Comment la Suisse va stocker de l’électricité dans ses montagnes
La batterie n’est pas l’unique moyen de stocker de l’électricité. En Suisse, une « station de transfert d’énergie par pompage » (STEP) s’apprête à en accumuler de très grandes quantités dans la montagne. Aussi puissante qu’un réacteur nucléaire, la STEP du Nant-de-Drance sera branchée au réseau en décembre 2021.
L’hydroélectricité, la meilleure source d’électricité renouvelable, pilotable, qui alliée au nucléaire est un atout pour lutter contre le réchauffement climatique : À l’exception de la Norvège, les pays européens qui ont réduit rapidement leurs émissions dans le secteur électrique combinent énergie nucléaire et hydroélectricité.
Le nucléaire compétitif dans la durée
Fin 2020, l’agence internationale de l’énergie (AIE) et l’OCDE, ont publié la neuvième édition de leur série sur les coûts actualisés de l'électricité (LCOE), présenté tous les cinq ans. Le rapport met en lumière deux points essentiels : l’investissement dans les technologies bas carbone est aujourd’hui plus rentable que dans les énergies fossiles et dans ce panel, le nucléaire est l’énergie bas carbone pilotable la plus compétitive. Selon les auteurs, le nucléaire restera la technologie bas carbone pilotable avec les coûts les plus bas d’ici 2025. Seuls les grands barrages hydroélectriques avec réservoir peuvent présenter des coûts comparables. Le rapport constate que prolonger la durée d’exploitation des centrales nucléaires est la source la plus rentable d'électricité bas carbone.
Charbon : la Chine inaugure son marché du carbone
Pour atteindre ses objectifs climatiques, la Chine se dote d’un marché national du carbone : Ainsi, ce lundi 1er février 2021, le pays a inauguré son premier marché national du carbone. Certes, ce marché est limité au secteur de l’électricité. Mais, avec 60% de la production réalisée avec des centrales au charbon, l’électricité représente un tiers des émissions de CO2 de la Chine.
Reste à connaître les détails du fonctionnement de ce marché, notamment ses deux variables-clés : les quotas gratuits et le prix de la tonne de carbone. Pour que ce mécanisme soit efficace, il faut en effet que les entreprises ne disposent pas de trop de droit à émettre gratuits.
Les chiffres alarmants de la précarité énergétique
Près de 12 % des ménages sont touchés par la précarité énergétique en France, selon les derniers chiffres de l’Observatoire National de la Précarité Énergétique. Une situation révélée par plusieurs indicateurs : revenus modestes, dépenses énergétiques excessives, sensation de froid… Dans les faits, la précarité énergétique touche le plus souvent des ménages occupant des logements mal isolés, aussi qualifiés de « passoires thermiques » (les classes F et G). Dans ces conditions, les ménages les plus modestes consacrent une part démesurée de leurs revenus disponibles aux dépenses en énergie. Malgré ces efforts, le froid persiste face aux défauts d’étanchéité du bâtiment auxquels s’ajoutent parfois des équipements obsolètes.
Résilience et sûreté de l’électronucléaire face aux événements extrêmes
Les centrales nucléaires sont construites pour durer. Néanmoins, face à l’augmentation de la probabilité d’événements extrêmes mondiaux — susceptibles de toucher les centrales, comme les catastrophes naturelles et les conditions météorologiques intensifiées par les changements climatiques, ou leur personnel, comme l’augmentation du nombre de maladies infectieuses — la résilience et la contribution des centrales à la réduction des émissions de carbone dépendront de la flexibilité de leur personnel et de la solidité de leur conception.
Promettre 100% d’électricité renouvelable, les désirs et la réalité
En l’état actuel des technologies permettant de produire de l’électricité et de la stocker, promettre le tout renouvelable est-il réaliste ou un acte militant ? Pourrait-on simplement satisfaire la demande avec 100% de renouvelables ? Rien n’est moins sûr. La question est moins économique qu’avant tout technique. Si les hypothèses et les modèles sont souvent contestés pour leur naïveté ou leur caractère irréaliste, certains chercheurs sont persuadés que l’objectif est atteignable en s’en donnant les moyens et en pariant sur les progrès technologiques.
Les chaînes d’approvisionnement, enjeu essentiel de la transition
Il s’agit d’une question souvent négligée voire ignorée, mais elle est plus importante pour la réussite de la transition énergétique que d’installer des éoliennes et des panneaux solaires. Les huit plus grandes chaînes d’approvisionnement mondiales représentent plus de 50% des émissions de CO2. Il s’agit de l’alimentation, la construction, la mode, l’électronique, les produits de grande consommation, l’automobile, les services professionnels et les transports de marchandises. Un rapport récent du World Economic Forum et du Boston Consulting Group montre que décarboner ces huit chaînes d’approvisionnement se traduirait seulement par une augmentation des prix de 1% à 4% de nombreux produits quotidiens pour les consommateurs.
L'Europe ne veut pas tirer les leçons du blackout évité de justesse le 8 janvier
L’Europe est passée très près le 8 janvier d’une coupure de courant massive et généralisée. L’incident a été minimisé et est passé presque inaperçu. Pourtant, le réseau électrique européen interconnecté a été incapable de maintenir la même fréquence et si des mesures d’urgence n’avaient pas été prises en quelques minutes, des millions de personnes auraient été privées d’électricité et de nombreux équipements auraient été endommagés.
Plus problématique encore, ce type d’incidents pourrait devenir fréquent avec la fragilisation grandissante des réseaux alimentés par des sources renouvelables intermittentes et aléatoires. Décryptage.
Dans les entrailles de la centrale nucléaire de Flamanville
Ceux qui doutent, ceux qui ont peur, sont-ils seulement entrés dans le réacteur de l'EPR de Flamanville ? Ce monument de béton armé et d’acier trempé mérite pourtant le détour.
Vu de l’intérieur, c’est un chef-d’œuvre d’ingénierie, une citadelle multicolore où la matière transformée à main d’homme vibre d’un éclat particulier : celui du génie humain qui sait produire une énergie colossale à partir d’une minuscule quantité de matière.
Les énergies renouvelables handicapent-elles la Chine ?
Fin 2020, plusieurs provinces dans le sud de la Chine (Zhejiang, Hunan, Jiangxi…) ont connu des restrictions de consommation d’électricité et des délestages occasionnant des arrêts de production.
Pourtant, la capacité installée du parc électrique chinois croît pourtant rapidement, atteignant 100 gigawatts (GW) chaque année, dont 60 GW d’énergies renouvelables intermittentes (EnRI). Alors la Chine manque-t-elle d’électricité à cause des énergies renouvelables ? Décryptage.
Comment se comportent les déchets radioactifs enfouis ?
La mise en place d'un dispositif de stockage est un enjeu sociétal majeur pour gérer au mieux aujourd'hui nos déchets radioactifs ultimes qui ne peuvent être recyclés. Des études à l'échelle du laboratoire de recherche et à celle du laboratoire souterrain de Bure (Meuse - Haute Marne) sont programmées par l'Andra (Agence Nationale de gestion de déchets radioactifs) en partenariat avec différents acteurs spécialistes du domaine.
Dans ce dispositif, il est prévu d'employer un ensemble de barrières successives pour limiter la migration des radionucléides durant leur période de décroissance radioactive depuis les matrices vitreuses qui les contiennent : le double chemisage et surconteneur métalliques en acier bas carbone et l'argilite du milieu argileux Callovo-oxfordien.
Point de vue : « La fin du service public de l’électricité ? »
Se dirige-t-on vers une remise en cause du service public de l’électricité tel que nous le connaissons ? La presse relate depuis quelques mois le projet HERCULE consistant à découper EDF en trois sociétés indépendantes : EDF bleu contrôlé par l’État et rassemblant les activités liées au nucléaire ; EDF Azur chargé de la gestion des barrages hydroélectriques sous la forme d’une quasi-régie ; et EDF Vert pour la distribution d’électricité et les énergies renouvelables, dont le capital serait ouvert au privé.
Les consommateurs devront-ils payer ce démantèlement annoncé ? Une politique sociale de l’énergie sera-t-elle encore possible avec l’arrivée d’actionnaires privés au capital ou celle-ci conduira-t-elle à remettre en cause la péréquation tarifaire et l’égalité de traitement des usagers ?
Franck Riester en visite à la R&D d’EDF
Voici un extrait de sa déclaration, à rebours des propos de sa collègue Barbara Pompili, ministre de la Transition Ecologique :
« En déplacement sur le site de R&D d'EDF à Saclay pour réaffirmer le soutien du Gouvernement à la filière nucléaire. Sûre, bon marché, décarbonée : l'énergie nucléaire est une énergie d'avenir. C'est aussi une filière d'excellence, qui fait de la France le champion européen des exportations d'électricité. »
Isabelle Boemeke : « Let's do this ! »
La célèbre mannequin brésilienne, influenceuse de mode, passeuse de faits scientifiques Isabelle Boemeke et son personnage Isodope continuent de casser les codes sur le sujet de l'énergie nucléaire.
Cette semaine, elles ont à nouveau fait le buzz dans l'énergie-sphère Twitter avec ce résumé en 1 mn gentiment satirique, plein de style et d'humour, du débat énergie sur les réseaux sociaux.
Energie nucléaire, l’Inde en a besoin et s’en donne les moyens
Le réacteur 3 de la centrale nucléaire de Kakrapar, dans l'État indien du Gujarat, a été connecté au réseau électrique le 10 janvier 2021. Il s’agit du premier réacteur à eau lourde sous pression (PHWR), de technologie indienne, d’une capacité de 700 MW conçu dans le pays. Plus globalement, l’Inde se tourne résolument vers l’énergie nucléaire pour répondre à ses besoins croissants en électricité et contribuer à lutter contre ses émissions de CO2, les plus fortes au monde avec la Chine.
L’ambition de l’Inde ? Démarrer chaque année un nouveau réacteur pour atteindre une capacité installée électronucléaire de l’ordre de 50 GW à l’horizon 2040. La France a toute sa place dans ce grand pays pour contribuer à un futur bas carbone.
La Farn, le superpompier du nucléaire
Créée après l’accident de Fukushima, la Force d’action rapide du nucléaire (FARN), unité d’élite unique au monde, peut intervenir en 12 heures en cas d’accident grave. Ces hommes savent tout faire : dégager une route jonchée d'arbres ou de gravats, alimenter en eau, en électricité ou en air un réacteur – c'est le cœur de leur mission –, et même prendre le contrôle d'une centrale nucléaire si les agents habituels ne peuvent plus le faire.
Les équipes de la FARN disposent d'un arsenal à faire pâlir d'envie un régiment du génie : soixante-huit véhicules lourds (camions semi-remorques, camions-grues…), quarante-quatre véhicules légers (pick-up 4x4, barges de débarquement…), un hélicoptère, plus une batterie de drones, robots et autres petits engins aptes à pénétrer dans une zone irradiée.
Cet avion hybride capte ses propres émissions polluantes
Une équipe du MIT a imaginé un nouvel avion « semi électrique » captant ses propres émissions de dioxyde d'azote (NO2). Les chercheurs estiment ainsi que l'avion pourrait éliminer jusqu'à 95% de ses émissions de NO2 et réduire de 92% les décès précoces associés à ces émissions. Reste que cet aéronef ne résoudra pas totalement le problème du changement climatique. Car d'autres gaz à effet de serre contribuent à ce réchauffement : dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4), ozone (O3), sans compter les traînées de condensation et les cirrus (nuages de la haute atmosphère), qui ont eux aussi un très fort pouvoir réchauffant. Le secteur aérien représente 2,8% des émissions mondiales.
Sources d’énergie non pilotables : l’inverse de la « décentralisation » proclamée !
Un des argument majeurs des promoteurs des sources d’énergie non pilotables – essentiellement éolienne et solaire – est la « décentralisation » de la production et l’« indépendance » supposées que ces sources apporteraient.
Leurs promoteurs présentent les sources d’énergie éolienne et solaire comme « décentralisées », « indépendantes », voire « douces » par opposition aux sources centralisées, comme les centrales électriques classiques, dont les centrales nucléaires font partie. Qu’en est-il objectivement ?
Le nucléaire français en opération séduction en Pologne
La Pologne est aujourd’hui le pays européen qui émet le plus de CO2 par KWh électrique. Varsovie veut tourner la page du charbon, la source aujourd'hui de 70 % de la production d'électricité du pays, en développant les énergies renouvelables ET nucléaires,. Dans l'énergie nucléaire, en particulier, la Pologne envisage d'investir 34 milliards d'euros pour une puissance visée de 6 à 9 gigawatts.
Dans ce contexte, la France s’active en dépêchant le ministre délégué chargé du commerce extérieur, Franck Riester , pour un déplacement de deux jours à Varsovie mardi et mercredi. Accompagné du PDG d'EDF, Jean-Bernard Levy, il sera chargé de « finaliser un travail de lobbying avec le gouvernement polonais destiné à positionner l'excellence de la filière nucléaire française », explique son cabinet.
Réseaux de chaleur : une utilisation inégale dans le monde
L’utilisation des réseaux de chaleur est très contrastée dans le monde. Les États-Unis, qui en ont été le berceau à partir de 1877, n’assurent avec eux que 4 % de leurs besoins. La Russie est championne du monde (55 %) mais avec des réseaux petits et vieillis. La Chine se développe très vite. L’Europe présente de grandes disparités.
Aujourd’hui, ces réseaux de chaleur présentent 2 défauts : ils sont anciens et souvent mal entretenus, même si des efforts sont menés pour en moderniser la technique et la gestion, ils sont alimentés à 98 % par des énergies fossiles, dont 75 % de gaz naturel.
Encore un secteur qui mériterait d’être décarboné, en le débarrassant de ses sources fossiles au profit de sources décarbonées, puis ensuite d’être développé là ou cela est possible.
Arrêts des centrales pilotables en Europe : France Stratégie tire la sonnette d’alarme
France Stratégie publie la note d’analyse « Quelle sécurité d’approvisionnement électrique en Europe à l’horizon 2030 ? ». L’organisme placé auprès du 1er ministre tire la sonnette d’alarme en pointant les conséquences potentielles des arrêts de centrales pilotables, suite aux désengagements des centrales au charbon ou nucléaires de certains pays en Europe, dont la France, avec un retrait de plusieurs réacteurs prévu d’ici à 2035.
Au-delà des constats, France Stratégie recommande pour les ENR, « au risque de rendre non pilotable le système électrique », de faire en sorte que, « le plus rapidement possible », elles soient « en mesure de contribuer à son équilibre technique (participation à la réserve, au traitement des congestions réseaux…) ». Il recommande aussi une plus grande coordination entre les structures d’approvisionnement des différents pays.