Emma Ducros, dans Ca vous regarde : « Sortir du nucléaire est anti-écologique ! »
« Sortir du nucléaire, une énergie fiable, décarbonée, pilotable, pour laquelle nous sommes autonome (et oui, la France a même ses mines d’uranium : on a exploité des mines d’uranium jusqu’au début des années 2000),
Pour dépendre d’énergies qui ne sont renouvelables qu’en apparence, puisqu’on a besoin de fossiles pour les suppléer, lorsque les éoliennes s’arrêtent,
C’est lâcher la proie pour l’ombre, la souveraineté pour l’idéologie, et pire, c’est dégrader la situation climatique en pénalisant les plus pauvres :
Anti-écologique et anti-social ! »
Myrto Tripathi, dans C ce soir : « Nucléaire : une solution pour le climat ? »
« Il faut se poser devant un choix :
- Soit du nucléaire et de l’hydroélectricité, qui sont les deux seules énergies connues au monde par la science pour être à la fois et décarbonées et pilotables,
- Soit les énergies renouvelables, avec du stockage qu’aujourd’hui on ne sait faire qu’à base de barrages hydroélectriques (97% des capacités de stockage d’électricité dans le monde sont faites à base de barrages hydroélectriques réversibles), ou en très petites quantités avec des batteries lithium (extrêmement polluantes et dont on n’a pas la matière première), ou l’alternative au stockage ce sont des capacités fossiles. »
Europe's Energy Crisis Is Coming for the Rest of the World, Too
Sans nucléaire, ça sent le gaz. Mis à part le fait que le gaz fossile est mauvais pour le climat, son prix explose dans le monde entier. Et cela a un impact sur le prix de l'électricité, le prix de marché étant défini par les dernières capacités de production appelées, en l'occurrence les nombreuses centrales au gaz européennes, au fioul, et au charbon. En Europe le 28 septembre l'indice de référence du gaz TTF néerlandais a bondi de 12% à plus de 85 euros/MWh, un record, après une baisse de l'offre russe.
Si seulement nous disposions d'une source abondante d'électricité bas-carbone et pilotable, qui peut se passer du back-up des énergies fossiles, et qui ait fait ses preuves pour décarboner massivement des systèmes électriques... Oh wait !
Nucléaire : Londres proche d'un accord avec EDF pour exclure CGN du projet de Sizewell C
Londres est proche d'un accord avec EDF pour vendre ou mettre en Bourse la part minoritaire de 20 milliards de livres de CGN dans le projet de centrale nucléaire de Sizewell C, et en exclure ainsi le Chinois, écrit mercredi le Financial Times.
Des médias britanniques écrivaient dès juillet qu'au regard de relations qui se tendaient avec Pékin, Londres souhaitait que des opérateurs chinois ne puissent plus être parties prenantes dans des installations nucléaires, jugées stratégiques. CGN pourrait aussi être évincé du projet de centrale à Bradwell (sud-est), moins avancé, mais dans lequel il est seul à la manœuvre et qui doit être équipé de sa propre technologie.
Sortie du nucléaire : Eneco n'est plus contraint de capter le CO2 de son projet de centrale au gaz
Six mois seulement séparent ces deux décisions :
- La Libre le 23 mars : "Sortie du nucléaire : Eneco devra capter le CO2 de sa future centrale au gaz"
- La Libre le 28 septembre : "Sortie du nucléaire : Eneco n'est plus contraint de capter le CO2 de son projet de centrale au gaz"
Pour rappel, la Belgique est engagée dans une transition énergétique qui va essentiellement consister à remplacer ses centrales nucléaires bas-carbone par des centrales au gaz fossile. La part d’électricité à base d'énergies fossiles, actuellement 27% de la production nationale, atteindrait un pic de 72% en 2030, augmentant les émissions GES de +50% à cet horizon. Un des arguments des promoteurs de cette démarche était la mise en place de capture de CO2…
Stockage de CO2 sous terre : la France aussi, va devoir s'y mettre
Une usine pour lutter contre le réchauffement climatique. Mercredi 8 septembre, la société suisse Climeworks a inauguré Orca, la plus grande installation au monde de captage direct de CO2 dans l'air, puis de son stockage sous terre.
Située en Islande, elle devrait aspirer chaque année 4 000 tonnes de dioxyde de carbone dans l'air. Un retrait définitif : une fois piégées dans des filtres, les particules ciblées seront chauffées, liquéfiées et envoyées dans le sous-sol, à 1 000 mètres de profondeur. Là, en quelques années, elles s'incrusteront définitivement dans la roche basaltique, par minéralisation. Au-dessus de ce réservoir, il faut également une couverture argileuse imperméable qui assure le piège et évite toute remontée vers la surface.
L'UE devra importer de l'énergie renouvelable pour atteindre ses objectifs - PDG Total
Il y a la théorie, vendue dans les discours de -prétendus- écologistes :
- « les énergies renouvelables solaire et éolienne permettent de produire et consommer localement, et crée des emplois locaux ».
Et puis il y a la réalité des faits :
- « L'Europe est confrontée à un problème de place pour développer les énergies renouvelables et doit envisager d'importer de l'énergie verte pour atteindre ses objectifs », a affirmé lundi Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies. « Il y a une question d'utilisation de l'espace, pas seulement en France, mais aussi en Allemagne, en Italie, et maintenant aussi en Espagne. Nous n'avons pas la place nécessaire pour construire toutes les capacités de renouvelables sur le continent. » a-t-il ajouté.
Xlinks Announces Ground-breaking Renewable Energy Project to Deliver Low-Cost, Clean Power to Over 7 Million British Home
Les prévisions de Patrick Pouyanné sont déjà une réalité, avec ce projet d'importation par le Royaume-Uni d'électricité solaire et éolienne en provenance du Maroc par un câble sous-marin de plusieurs milliers de km. Quelques chiffres pour ce projet :
- 22 milliards de $, dont la moitié pour la connexion,
- 3800 km de liaison sous-marine (2x1.8 GW #HVDC)
- 10,5 GW avec un mix solaire 7GW et Eolien 3,5GW au Maroc + stockage sur site de 20GWh/5GW,
- Superficie du site = 1500km2 (soit 1 carré de 40km de côté).
On est loin des promesses des verts vantant « la production et consommation au plus prêt du besoin, avec la création d’emplois locaux » !
Primaire écologiste et énergie nucléaire : le vrai/faux
Vendredi 24 septembre 2021, le journaliste Jean-Jacques Bourdin recevait Yannick Jadot, eurodéputé écologiste, et Sandrine Rousseau, ancienne secrétaire nationale adjointe d’EELV, dans "L’ultime débat" sur BFMTV et RMC, dans le cadre de la primaire du partie écologiste EELV.
Chacun de ces deux prétendant à la fonction présidentielle s’est exprimé sur l’énergie nucléaire en France, avec des affirmations assez éloignées des réalités scientifiques, de nombreuses informations erronées, voire mensongères.
La Sfen vous propose un retour sur certaines affirmations afin de démêler le vrai du faux.
Si l’hiver est sévère, des millions de personnes pourraient souffrir du manque de gaz
De nombreux pays n’ont jamais été aussi dépendants du gaz à la fois pour chauffer les bâtiments et produire de l’électricité. Cela est la conséquence notamment des efforts faits pour se passer des centrales à charbon, mais aussi du développement des renouvelables éoliens et solaires, qui étant intermittents, doivent être associées à des sources pilotables, souvent des centrales à gaz.Et l’augmentation du recours au gaz en Europe est en partie la conséquence de la fermeture anticipée de centrales nucléaires, en Allemagne, Belgique, Suisse, ces pays étant contraint de construire de nouvelles centrales à gaz pour suppléer l’intermittence de leur parc solaire et éolien.
Pour l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’avenir du nucléaire se dégage
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) revoit à la hausses ses prévisions de capacités nucléaires d’ici 2050. Un retournement de tendance significatif pour une source d’énergie qui est à la fois la plus décarbonée et la plus décriée. Dans le scénario le plus favorable, il s’agirait même d’un doublement des capacités de production dans les trois prochaines décennies.
Cette tendance est le résultat de 2 facteurs (qui sont liés) :
- L’accélération de l’innovation nucléaire dans le monde. Réacteurs au thorium, RNR, SMR,…
- La progression de l’acceptation sociale de cette énergie au sein de la population, grâce à l’émergence de mouvements écologistes pronucléaires, de vulgarisateurs scientifiques sur les réseaux sociaux
Atoms for the future – édition 2021 : « Le nucléaire au service du monde de demain »
L'événement national de référence, pour les étudiants et jeunes salariés de la filière nucléaire : La 11ème édition d'Atoms for the future se déroulera le vendredi 8 octobre 2021 !
Le thème d'Atoms 2021 : « Le nucléaire au service du monde de demain » sera la ligne directrice pour cette journée, avec une question centrale « L'expertise Française sera t-elle au rendez-vous ? »
De manière inédite, l'événement se déroulera en ligne de 13h à 17h et rassemblera les jeunes professionnels et étudiants de la filière nucléaire pour une journée de conférences, d'ateliers et d'échanges, puis se poursuivra en afterwork en présentiel à partir de 17h à Paris, Marseille, Lyon, Lille,...et peut-être Bordeaux et Grenoble.
Comment Merkel a raté la transition écologique de l'Allemagne
L'Allemagne fermera bien ses derniers réacteurs nucléaires en 2022, mais, malgré la construction d'un parc solaire et éolien gigantesque (puisque sa puissance installée représente le double du parc nucléaire français), elle se voit contrainte de repousser la fermeture des centrales à charbon de 15 ans, c'est à dire en 2038.
Tout simplement parce ce que l'intermittence de l'éolien et du solaire nécessite d'autres moyens de production la nuit et les jours sans vent pour prendre le relais, et sans nucléaire, c'est le charbon que l'on maintien encore 15 ans de plus, mais aussi des centrales à gaz que l'on construit, alimentées par le tout nouveau gazoduc NordStream2 qui acheminera le gaz de Russie.
L’Allemagne reste le 1er émetteur de CO2 en Europe…
China's Molten Salt Nuclear Reactors
Le nucléaire de 4ème génération n'est pas considéré comme un sujet majeur par notre gouvernement, mais ce n'est pas le cas partout dans le monde. A l'heure où notre pays décélère sur la question, 3 pays sont au contraire en phase d'accélération.
La Russie opère de façon commerciale un surgénérateur uranium/plutonium (même concept que Superphénix) et construit des prototypes d'autres dessins,
Les USA (et le Canada) commencent à avoir des programmes de recherche conséquents dans ce domaine, souvent soutenus par des intérêts privés, comme par exemple Bill Gates,
Et surtout la Chine construit et teste des prototypes d'à peu près tout et n'importe quoi, pour voir ensuite ce qui, à l'expérience, s'avèrera le plus intéressant.
Recherche soudeurs désespérément : une "haute école de soudage" va ouvrir à Cherbourg
Les grandes entreprises du Cotentin ne trouvent plus de main d'œuvre, et le manque de personnel qualifié est tel que les entreprises en sont à "débaucher des soudeurs" chez les concurrents. Alors les principaux employeurs concernés ont donc décidé d'œuvrer ensemble à la création d'un "pôle d'excellence soudage" baptisé HEFAÏS. Le nom est inspiré d’Hephaïstos, le dieu grec de la métallurgie, parce que "sa vocation est de former les meilleurs soudeurs de France".
L'établissement est piloté par EDF, Naval Groupe, Orano et les CMN. Il est soutenu par l'agglomération de Cherbourg-en-Cotentin, la CCI et l'UIMM (Union des Industries Métallurgiques). C'est Patrice Gosset, le patron de la centrale nucléaire de Flamanville qui en assure la présidence.
Une obscure loi minière à l’origine des coupures de courant massives et répétées en Chine
La Chine est victime depuis plusieurs mois de coupures massives et répétées d’électricité liées elles même à une pénurie de charbon pour alimenter les centrales. L’usine du monde tourne au ralenti et n’est plus capable de répondre à la demande.
Cela est notamment la conséquence inattendue d’une loi promulguée en mars qui durcit considérablement les sanctions pour les négligences à l’origine d’accidents miniers devenus de plus en plus nombreux et de plus en plus meurtriers en Chine.
Cela s’est traduit au cours des derniers mois par une réticence inconnue auparavant des groupes miniers à augmenter la production de charbon et cela a accru encore la pénurie qui affecte les centrales.
Philippe Val : "Je suis coupable du dérèglement climatique et de la hausse des prix du pétrole"
« Je suis rongé par le remord. Je suis coupable du dérèglement climatique, et de la hausse des prix du gaz et du pétrole. Voilà pourquoi : dans les années 70-80 par ignorance, sans doute par démagogie, et certainement parce que c’est moins fatiguant que de réfléchir, j’épousais les causes dans l’air du temps. A l’époque, l’écologie commençait à devenir furieusement tendance dans les milieux gaucho-libertaires. Or le mouvement écologiste européen s’est soudé dans l’opposition radicale au nucléaire civil. Il y a 40 ans, j’ai milité contre l’énergie nucléaire. Mes égarements de jeunesse sont très très lourds de conséquences : en Allemagne, les centrales à charbon, à gaz, à pétrole tournent à plein régime, les prétendues solutions alternatives, éoliennes en acier, aluminium et béton, les milliards de batteries au lithium qu’il va falloir recharger puis recycler, tout ce bazar à l’effet sur la planète d’un fer à souder sur une bougie. Yannick (i.e. Jadot), je t’en conjure, sort l’écologie de son paradoxe, oublie notre crise d’adolescence où l’on s’opposait au nucléaire pour emmerder Giscard d’Estaing et nos parents. Accepte au moins d’ouvrir le débat avec de vrais spécialistes, et non avec des sorcières qui jettent des sorts ».