La Russie coupe le gaz à l'Allemagne
Une façon violente de prévenir le nouveau chancelier qu'il fallait revenir à la table des négociations.
En effet, la semaine dernière Olaf Scholz a fait savoir que la mise en service du gazoduc « Nord Stream II » serait repoussée à mai prochain, au plus tôt. De plus, il a conditionné son bon fonctionnement à la bonne volonté russe en Ukraine.
Alors, depuis quelques jours, une partie du gaz russe n’arrive plus en Europe... C’est ce qu’a pu constater avec un certain dépit l’Allemagne : le gazoduc dit « Yamal », qui traverse la Russie avant d’arriver en Allemagne, s’est quasiment tari pendant tout le weekend et encore hier.
Or, l’Allemagne importe un tiers de son gaz de Russie. La Russie préfère se priver de recettes pour donner une leçon à Olaf Scholz…
Nucléaire : « Va-t-on vers une crise de l'électricité comparable aux chocs pétroliers ? »
"Avec la venue de l'hiver, la France, mais aussi l'Europe, se surprennent à découvrir que l'électricité n'est pas un dû, une facilité. Son réseau nous irrigue comme le font nos vaisseaux sanguins, mais encore faut-il qu'il y ait du sang. Or, depuis 2 décennies, la priorité a été le développement de moyens de production intermittents, et la réduction des capacités de production pilotables. Pourtant les énergies intermittentes ne peuvent constituer le socle robuste indispensable à l'exigence permanente d'ajustement entre production et consommation. Il est urgent de revenir aux réalités et de relancer un programme nucléaire ambitieux, tout retard pris rendant précaire notre avenir énergétique et illusoire nos engagements climatiques et environnementaux."
Découvrir l'intégralité de la tribune de PNC-France sur Le Figaro
Il y a un vrai risque de coupures de courant en France dans les prochaines semaines
L’arrêt inopiné de 4 réacteurs nucléaires, après la découverte sur 2 d’entre eux de défauts sur le circuit de refroidissement de secours, affaiblit encore les capacités de production électriques françaises. En cas de vague de froid, le risque de coupures de courant est devenu important. L’équilibre du système électrique français et même européen est devenu très fragile.
La Ministre Barbara Pompili, a tenté de rejeter la faute sur EDF, mais le mal est plus profond et résulte de l’absence depuis des années d’une planification responsable et sérieuse de l’Etat et de RTE. Pourtant, France Stratégie, l’organisme de prévisions rattaché au 1er ministre, mettait en garde dans une note publiée début 2021 contre des risques de coupures de courant permanentes en Europe d’ici 2030…
Emirats : EDF remporte un Projet de Transport d’Électricité
La compagnie pétrolière nationale d’Abou Dhabi (ADNOC) et le groupe d’énergie émirati TAQA ont dévoilé jeudi un projet de transport d’électricité à 3,6 milliards de dollars qui sera développé avec un consortium international comprenant notamment EDF.
Le projet est censé réduire l’empreinte carbone en mer d’ADNOC de plus de 30% et contribuer aux objectifs de neutralité carbone des Émirats Arabes Unis. Ces derniers, gros exportateurs de pétrole brut, espèrent atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Si ce projet est une belle opportunité commerciale et une démonstration de son savoir-faire pour EDF, cela ressemble fort du côté des Emirats et de leur compagnie pétrolière nationale à une belle opération de greenwashing….
Hydrogen Frontier : le Japon met à l'eau le premier navire apte à transporter de l'hydrogène
« Le Japon veut se lancer dans l'utilisation massive d'hydrogène liquide pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. » En lisant seulement cette phrase, on se dit que cela semble être une bonne idée, que cela semble aller dans le bons sens… Sauf que… :
Le Japon va importer l’hydrogène depuis l'Australie, à près de 7 000 km. L’Australie fabrique cet hydrogène à partir de son charbon peu cher, c’est-à-dire une énergie fossile ultra polluante et ultra émettrice de CO2 : 10 kg de CO2 pour 1 kg d’hydrogène produit. Et ensuite cet hydrogène va être transporté à l'aide du Suiso Frontier, le « 1er navire transporteur d'hydrogène liquide au monde » propulsé au... diesel, un carburant issu d’une source fossile. Décryptage.
Belgique : La porte reste entrouverte pour la prolongation du nucléaire
Un compromis à la belge... Le gouvernement fédéral confirme la fermeture totale du nucléaire d'ici 2025, tout en se ménageant encore jusqu'à mi-mars la possibilité de prolonger deux réacteurs.
Le plan A, c’est la fermeture totale du nucléaire sous réserve d’arriver à construire plusieurs centrales au gaz fossile en remplacement…mais le gouvernement fédéral se heurte à une forte opposition des régions qui intentent de nombreux recours sur les projets de construction de centrales gaz.
Le plan B, pour lequel le MR s'est battu bec et ongles, c’est la prolongation de Doel 4 et Tihange 3…si la sécurité d'approvisionnement n’est pas garantie… Une décision définitive sera prise le 18 mars.
Nucléaire : leur choix, notre problème
Voilà 22 ans que la Belgique tergiverse entre la volonté de réduire sa dépendance à l'atome et celle de s'éclairer à bas prix. Elle a enfin tranché, jeudi, en annonçant la fermeture de tout son parc d’ici 2025. Mais elle le fait pour une mauvaise raison : elle n'a plus le choix. Elle a trop attendu pour mettre ses centrales aux normes, les coûts sont devenus intenables. La prolongation du nucléaire ne s'improvise pas.
Nos voisins se placent dans un sacré étau - et nous avec. Eux qui dépendent à 40 % du nucléaire vont devoir construire en urgence des centrales à gaz, au mépris de leurs engagements environnementaux. Et ils devront payer une électricité plus chère. A moins qu'ils ne changent encore d'avis et prolongent deux de leurs réacteurs - une option qu'ils se gardent pour trois mois de plus.
Lire une partie de l’article sur Les Echos (l’intégralité étant réservée aux abonnés)
Décollage critique pour les avions électriques français
Dans le monde entier, une multitude d’entreprises travaille à développer des aéronefs hybrides et électriques, lorgnant pour certains l’hydrogène. Ces avions pourraient être en mesure, à partir de 2025, de proposer des vols plus propres et moins bruyants.
La France tient sa place dans le bouillonnement des quelque 200 projets mondiaux d’avions verts, car que le pays est l’un des rares au monde à concentrer l’ensemble des savoir-faire requis pour construire un avion, même électrique.
Mais ce nouveau segment industriel du transport aérien pourrait bien passer sous le nez de la France, car tous les projets tricolores manquent encore d’un carburant essentiel : le financement… Décryptage.
First nuclear power plant in Poland to be built on the Baltic Sea coast
La Pologne a choisi le site qui accueillera sa 1ère centrale nucléaire : les villages de Lubiatowo et Kopalino dans la Voïvodie de Poméranie au nord de la Pologne sont les sites privilégiés, a annoncé l’investisseur Polska Elektrownie Jądrowe.
La mise en service du 1er réacteur d'une capacité de 1 à 1,6 GW est prévue pour 2033. A terme, il est prévu de construire plusieurs unités pour atteindre 9 GW de capacité installée.
En automne 2022 sera choisie la technologie pour construire la centrale. Actuellement trois sociétés sont en lice pour obtenir le contrat : le français EDF, l'américain Westinghouse et le coréen KEPCO.
Quatre fournisseurs d’électricité assignés en justice
L’association CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie), qui défend les consommateurs et usagers, a décidé d’assigner quatre fournisseurs d’électricité en justice : ekWateur, GreenYellow, Mint Energie, Ovo Energy.
Vente sans commande préalable, pratiques commerciales trompeuses, clauses abusives…
CLCV se questionne en outre sur « l’effectivité de la couverture marché de ces opérateurs » dont les pratiques posant problème sont apparues en même temps que la hausse des prix de l’électricité. « Ces derniers étant des fournisseurs virtuels qui ne produisent rien, une telle absence de couverture ferait peser un risque prudentiel qui se retourne ensuite contre le client. »
Qui produit les nuages de pollution du charbon en Europe, et qui les respire ?
La combustion du charbon pour produire de l'électricité n'est pas seulement très mauvaise pour le climat. La pollution de l'air qu'elle engendre est responsable de plusieurs milliers de morts chaque année en Europe. Si le mix électrique français ne comporte quasiment plus de charbon, le pays est fortement impacté par les rejets des centrales à charbon de ses voisins.
Ce rapport de 2016 estime à 1400 morts par an le nombre de décès prématurés en France à cause du charbon, dont environ 500 du fait de la pollution des centrales allemandes. Si la production électrique de l'Allemagne à partir de charbon a diminué ces dernières années, elle reste très élevée et a même connu un rebond en 2021 où elle est redevenue la 1ère source d'électricité du pays.
Fusion nucléaire : pourquoi le privé y croit
Alors que la fusion nucléaire a longtemps été un domaine de recherche uniquement public, un nombre croissant d’acteurs privés s’engagent dans ce domaine, promettant des réacteurs fonctionnels à des échelles de temps très courtes. S’appuyant sur des équipes très qualifiées, ces initiatives ont des approches plus agressives et audacieuses que la recherche publique.
Ces initiatives privées contribuent à faire émerger une filière et à former des personnes à la fusion nucléaire. Elles ont aussi le mérite de secouer la recherche classique en prenant des paris technologiques plus audacieux. Et si les plannings sont certainement trop optimistes, ils permettront malgré tout de mesurer vite les progrès accomplis et de juger si, enfin, la fusion nucléaire est à portée de main…
Production d’électricité : pourquoi abroger la PPE et refonder la Stratégie Nationale Bas Carbone
Augmenter la capacité de production d’électricité à hauteur de 60 % est un des 3 piliers de la transformation de la France vers la neutralité carbone en 2050, à côté de l’efficacité énergétique (isolation thermique, fret ferroviaire, …) et du développement des ENR thermiques (bois, biocarburants, biométhane).
Cet article montre pourquoi la politique énergétique en vigueur est inadaptée, et expose les perspectives d’un mix électrique en 2050 décarboné et garantissant la sécurité de l’alimentation énergétique, reposant à la fois sur un renouvellement et un renforcement du parc nucléaire, et sur un développement raisonné de l’éolien et du solaire, intégrant notamment la production d’hydrogène bas carbone par électrolyse de l’eau.
Le LCOE (Levelized Cost Of Energy), kézaco ?
Le LCOE comprend les coûts d'investissement et d'exploitation qui doivent être couverts. Il s'agit essentiellement du prix à long terme auquel l'électricité générée par une unité de production devra être vendue pour que l'investisseur puisse couvrir tous ses coûts.
Le LCOE ne comprend pas les coûts l'approvisionnement en électricité, cad : les coûts des infrastructures réseaux, des interconnexions, et en particulier dans le cas des sources intermittentes les coûts des moyens de production en back-up (les barrages ou centrales nucléaires ajustant leur production, ou les centrales au gaz allumées à la demande), des réseaux supplémentaires décentralisés et des moyens de stockage (station de transfert d'énergie par pompage, stations de power2gas2power, batteries).
France : Pompili demande à EDF de renforcer la sécurité d'approvisionnement électrique
Mme Pompili, pourquoi demander uniquement à EDF, et pas également à la cinquantaine de concurrents d'EDF ?
Depuis 2010, ces concurrents bénéficient d'un accès à tarif préférentiel à 25% de la production d'électricité nucléaire (au prix de 42 euros, inchangé depuis 2012, alors que le prix de gros atteint désormais les 200 euros), via l’ARENH. L' ARENH est un dispositif temporaire, qui doit s'arrêter en 2025, pour laisser le temps aux concurrents de construire leurs propres moyens de production durant ces 15 ans, afin d'installer une concurrence des sources de production bénéficiant aux clients.
On est bientôt en 2022, soit 12 ans après le début de l'ouverture à la concurrence : ils sont où ces moyens de production d'électricité supplémentaires chez les concurrents d'EDF ?
Pour atteindre la neutralité carbone, faisons évoluer le système garantissant l'origine de l'électricité
La Commission européenne s'apprête à moderniser sa directive sur les énergies renouvelables. Il est essentiel qu'elle se saisisse de cette occasion pour amorcer le nécessaire processus de révision du système permettant de garantir l'origine de l'électricité, souffrant aujourd'hui de lacunes ne lui permettant pas d'atteindre ses objectifs.
Ce mécanisme, actuellement ouvert uniquement aux énergies renouvelables à l'échelle européenne, permet en pratique d'étiqueter comme « renouvelable » de l'électricité quelle que soit son origine physique (renouvelable ou non).
Décryptage dans cette tribune de Bertrand Charmaison, Directeur de l'Institut I-TESE du CEA ; Maxence Cordiez, Responsable des affaires publiques européennes du CEA et Stéphane Sarrade, Directeur des programmes énergie du CEA.
L'Italie lève le tabou du nucléaire
Le ministre italien de la Transition écologique veut que le recours à l'atome puisse être envisagé sans a priori.
Des propos explosifs dans un pays qui a dit deux fois non par référendum au nucléaire. Mais la flambée du prix de l'énergie et les objectifs de décarbonation changent la donne.
« Le monde est plein d'écologistes bobos et extrémistes : ils sont pires que la catastrophe climatique elle-même. » Les propos ne viennent pas d'un obscur lobbyiste pétrolier mais de Roberto Cingolani, ministre italien de la Transition écologique.Ce physicien, ancien directeur du prestigieux institut de technologie de Gênes, entend mener sa « révolution verte » avec pragmatisme en refusant toute position idéologique.
Engie va importer (discrètement) du GNL issu de gaz de schiste des Etats-Unis
Engie a signé un contrat avec la société américaine Cheniere Energy, portant sur de fourniture de gaz naturel liquéfié (GNL) issu de gaz de schiste produit par fracture hydraulique, une technique interdite en France. Le contrat a été calibré pour ne pas nécessiter un accord de l’Etat français, qui n’en avait pas été informé.
Et la Commission Européenne, sous la pression de pays anti-nucléaires comme l'Allemagne, veut que le gaz soit considéré comme vert dans la taxonomie !
L’approvisionnement en GNL a commencé depuis septembre 2021, et devrait se prolonger jusqu’en 2032. Les méthaniers de Cheniere Energy provenant du terrminal de Corpus Christi (Texas), arrivent en France (Montoir-de-Bretagne) et en Espagne (Barcelone).
Pourquoi nous ne pouvons pas nous passer du nucléaire (pour l'instant)
« Ainsi, du moins pour l'instant, il est nécessaire d'inclure le nucléaire dans le mix énergétique si l'on veut parvenir à temps à une civilisation post-carbone. En effet, de nombreux écologistes d'envergure - Mark Lynas, James Lovelock (le concepteur de la théorie Gaïa) ou encore George Monbiot du Guardian - défendent l'énergie nucléaire comme une urgente nécessité […]. Zion Lights, ancienne militante d'Extinction Rebellion jadis opposée à l'énergie nucléaire, a changé d'avis et la considère désormais comme une "étape logique" pour lutter contre le changement climatique. Gerry Thomas, chercheur à l'Imperial College de Londres et l'un des principaux experts internationaux de l'impact sanitaire des accidents de Tchernobyl et de Fukushima, est lui aussi favorable à l'énergie nucléaire.
Kohle statt Gas? Wie die EU die deutsche Energiewende durchkreuzt
Article sur la transition énergétique en Allemagne dans le journal Die Welt, qui explique que sa politique énergétique va conduire l'Allemagne à devoir construire de très nombreuses centrales à gaz. « En l'espace de huit ans seulement, l'Allemagne devrait donc faire sortir de terre au moins 50, voire 140 nouvelles centrales à gaz de la classe des 300 mégawatts. Avec des délais de planification et de construction d'au moins six ans, cela ne peut se faire que si l'on commence dès maintenant. »
Ce que l'article ne dit pas, c'est que c'est incompatible avec l'objectif allemand d'atteindre la neutralité carbone en 2045. Par contre, l'article défend bien une inclusion laxiste du gaz fossile dans la taxonomie (liste des investissements durables que la CE est en train de mettre en place).
Germany will ‘probably miss’ climate targets for 2022, 2023
« L'Allemagne manquera probablement ses propres objectifs climatiques au cours des deux prochaines années », a déclaré le ministre de l'Économie, Robert Habeck, tout en défendant la décision du pays de sortir de l'énergie nucléaire.
Les dernières données suggèrent que l'Allemagne manquera ses objectifs climatiquesen 2022 et 2023, car l'utilisation du charbon a augmenté tandis que l'utilisation des énergies renouvelables est restée presque stagnante.
Friedrich Merz, le chef de la CDU, le principal parti d'opposition allemand, a plaidé plus tôt cette semaine en faveur de la position de la France, déclarant aux médias allemands que « l'énergie nucléaire ne produit pas de dioxyde de carbone, et c'est la seule raison pour laquelle la France est tellement plus loin que nous en matière d'évitement du CO2. »