Prix de l'électricité : "Le volume bon marché vendu par EDF va augmenter", annonce Barbara Pompili.
Comme la libre concurrence ne permet pas de contenir la hausse des prix de l’électricité, l’Etat augmente le volume d’électricité nucléaire qu’EDF doit vendre à ses concurrents à prix coutant, de 100 à 120 TWh, soit quasi un tiers de la production du parc nucléaire.
Mais ce volume d’électricité à prix coutant ira-t-il directement chez les clients ?
Non, ce dispositif appelé ARENH (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique), qui oblige EDF de vendre une partie de son électricité à perte à ses concurrents, leur permet de la revendre aux clients, après bien entendu avoir pris une marge pour vivre… Coût estimé pour l’énergéticien : entre 7,7 milliards et 8,4 milliards d’euros.
Hausse des prix de l’électricité : comment le gouvernement prépare un nouveau geste
Selon Jean-Marc Jancovici : « L’Etat va faire les poches du gestionnaire des centrales pour tenter de corriger l’envolée des prix né du système défaillant. Ca ne supprimera pas la volatilité mais appauvrira l'opérateur à qui on demande par ailleurs de garantir un système stable et fiable (et, en plus, il n'est pas du tout sur que les "concurrents" qui ont accès à plus d'arenh répercutent à leurs clients la totalité du gain pour eux !).
Il y aurait beaucoup plus simple : constater que, dans un monde volatil parce que physiquement contraint, le marché à l'aval n'a pas d'utilité, et revenir au système intégré d'avant (ce qui suppose évidemment de faire accepter à la Commission que le marché n'est pas l'alpha et l'oméga en toutes circonstances). Une ambition pour la présidence française de l'Union ? »
Turbines Arabelle : General Electric et EDF s'accordent sur le prix de vente
Ce n'est plus qu'une question de jours. Selon le journal Challenges, General Electric (GE), qui souhaite depuis deux ans se séparer de son activité de turbines à vapeur (ex-Alstom), est enfin tombé d'accord avec EDF sur le prix de vente qui devrait légèrement dépasser le milliard d'euros.
Depuis la cession controversée, en 2014, du pôle énergie d'Alstom à GE, soutenue à l'époque par Emmanuel Macron qui était Secrétaire général adjoint de l’Elysée (2012-2014), puis ministre de l’Economie (2014-2016), ce sujet était explosif. En effet, outre le fait de céder à un pays étranger un secteur stratégique de notre industrie (la filière nucléaire est la 3ème industrie en France, derrière l’automobile et l’aéronautique), le géant américain a supprimé 5.000 postes en sept ans dans l'Hexagone…
Pour produire de l’hydrogène vert, par électrolyse, il faudra beaucoup beaucoup d’électricité
Si les objectifs ambitieux de la Commission et de la plupart des Etats européens dans le développement rapide de l’hydrogène vert sont tenus, cela se traduira par une forte augmentation de la demande d’électricité décarbonée.
En effet, qui dit recours croissant et massif à l’hydrogène vert ou décarboné, dit production bien plus importante d’électricité pour le produire par électrolyse. Et il faut bien mesurer ce que cela signifie.
Si les objectifs fixés par la CE pour l’utilisation d’hydrogène d’ici 2030 sont respectés (2,6% de l’énergie utilisée dans les transports provenant de l’hydrogène vert et de carburants renouvelables d’origine non biologique), cela nécessitera, selon une étude publiée par l’ONG Transport & Environment (T&E), une augmentation de 17% de la production d’électricité.
Save the nukes ?
Des décennies après que la génération précédente d'écologistes manifeste pour la fermeture des centrales nucléaires, une nouvelle génération plaide pour la sauvegarde de ces mêmes centrales.
Cet article revient sur le rassemblement d'activistes environnementaux en Californie, le 4 décembre dernier pour demander le maintien de la centrale nucléaire de Diablo Canyon, qui produit 15% de l'électricité bas-carbone de l'état américain. L'enjeu de la poursuite de son fonctionnement au-delà de 2025 : 7 millions de tonnes d'émissions de CO2 en moins par an, plus de 36 000 hectares d'espace naturel préservés, la possibilité de produire de l'eau douce par désalinisation de l'eau de mer, et de l'hydrogène bon marché, et 21 milliards de dollars d'économies pour la collectivité.
La plus grande puissance installée au monde pour une STEP avec 3600 MW
La STEP de Fengnin est située en Chine dans le Heibei, province qui entoure Pékin et qui accueillera très prochainement les Jeux Olympiques d’hiver de 2022.Sa construction a débuté en juin 2013 et vient de s’achever avec la mise en service de la phase 2. Elle est équipée de 12 turbines de 300 MW chacune. La hauteur de chute est de 425m, la capacité de transfert entre les réservoirs inférieur et supérieur est de 41 480 000 m3 et la production annuelle attendue est d’environ 3,4 Twh.
Les ambitions de Chine en matière de développement des STEP sont à l’échelle du pays. Déjà 1ère nation au monde en puissance installée avec plus de 30 GW, la Chine ambitionne d’atteindre 62 GW en 2025 et 120 GW en 2030.
Les start-up chinoises de la voiture électrique commencent à peser
La concurrence devient sérieuse pour les constructeurs occidentaux dans la voiture électrique. Si Tesla est resté, et de loin, le numéro un mondial des bolides à batteries en 2021, il va désormais falloir compter aussi avec les nouveaux venus du secteur, dont les ventes commencent à décoller doucement.
Selon les premiers chiffres dévoilés en ce début d'année, plusieurs de ces start-up ont vendu l'an dernier autour de 100.000 véhicules. Xpeng a ainsi immatriculé 16.000 voitures en décembre et 98.155 sur l'ensemble de l'année. Son rival Nio a, lui, écoulé 91.429 véhicules, tandis que Li Auto a, de son côté, annoncé 90.491 ventes en 2021. Un seuil qui ne leur assure pas encore la rentabilité mais qui permet de penser qu'elles survivront.
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[L'instant tech] Le plan de la pépite française Renaissance Fusion pour disrupter la fusion nucléaire
Encore une entreprise privée qui se crée pour développer la fusion nucléaire…et elle est française ! Installée à Grenoble (Isère), la jeune start-up Renaissance Fusion veut construire un concept audacieux de réacteur à fusion nucléaire, basé sur une architecture biscornue nommée stellarator.
Ambitieuse, la pépite prévoit une feuille de route technologique détaillée pour construire un réacteur fonctionnel et de taille commerciale d’ici une dizaine d'années. Les paris technologiques de la jeune pousse, bien qu’incertains, semblent assez pertinents pour asseoir sa crédibilité auprès d'experts du secteur. « Je suis assez impressionné par le projet de Renaissance Fusion », témoigne par exemple Alain Bécoulet, directeur général du domaine d’ingénierie du projet international Iter.
Le grand défi de la modernisation du réseau électrique français
La transition énergétique met le système électrique français sous tension. La rénovation et l'extension du réseau de câbles s'impose, si l'on veut connecter les parcs éoliens et solaires supplémentaires tels que voulus par notre ministre de la Transition Ecologique et solidaire Barbara Pompili.
Un challenge dantesque et couteux, à l'heure où l'électrification du monde entier pèse sur la chaîne d'approvisionnement en cuivre.
En effet, le système électrique français compte à ce jour 100.000 kilomètres de lignes haute tension, dont l'entreprise RTE a la charge. De son côté, le réseau basse et moyenne tension, géré par Enedis, s'étend sur pas moins de 1,4 million de kilomètres…
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Femme, manager, passionnée : découvrez le quotidien d’Alexandra au sein de la centrale nucléaire de Dampierre
Travailler au cœur d'une centrale nucléaire, c'est le quotidien d'Alexandra. Après avoir commencé sa carrière chez Bouygues Travaux Public dans le démantèlement des centrales nucléaires (Bugey 1, Brennilis, Chinon 3, Tchernobyl), elle a intégré EDF à la centrale de Paluel comme pilote de réacteur, puis cheffe d’exploitation, avant de devenir adjointe d’un service de maintenance (électromécanique).
Elle travaille à présent à la centrale de Dampierre, où elle est à la tête d’un service de maintenance (électricité et machines tournantes) composé de 140 personnes. Brut l'a suivie pendant une journée.
DAKAR 2022 : la participation controversée du camion hydrogène de Gaussin
« Le français Gaussin a voulu créer l’événement en lançant sur l’édition 2022 du Dakar le 1er camion hydrogène. Mais sa participation est déjà controversée et critiquée. Le véhicule qui se veut « propre, sans émissions polluantes » est sponsorisé par Aramco, la compagnie pétrolière saoudienne. »
Comme souvent, les médias veulent faire du « buzz », du « sensationnalisme », et n’analysent la problématique ni en global ni en profondeur. Le véritable problème, aucunement évoqué par cet article, c’est que à ce jour, 95 % de l’hydrogène utilisé au niveau mondial est produit à partir d’énergies fossiles, qui génère 10 kg de CO2 rejeté pour 1 kilo d’hydrogène produit !
Alors rétablissons les faits, mettons-les en perspective, et prenons un peu de recul en proposant une analyse de fond dans ce post.
« Si les énergies renouvelables intermittentes étaient soumises aux lois du marché, ni éoliennes ni centrales solaires ne verraient le jour »
« Depuis vingt ans, les énergies renouvelables intermittentes (éoliennes, panneaux solaires) bénéficient de conditions de rachat garanti – sur quinze ou vingt ans – et prioritaires. Ce qui a pour conséquence une forte distorsion du marché de l’électricité avec, pendant une décennie, des prix anormalement bas liés à une surcapacité combinée à un sous-investissement chronique dans des solutions et/ou des technologies qui devraient pourtant être moteur de la transition énergétique. A cette compétitivité artificielle des énergies renouvelables intermittentes, décorrélée des lois du marché, répond un sous-investissement qui aujourd’hui se traduit par une forte hausse des prix de l’électricité mais aussi des black-out comme ceux survenus dernièrement au Texas. »
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L'avion électrique de Rolls-Royce multiplie les records
Le « Spirit of Innovation » de Rolls-Royce est devenu l’avion 100 % électrique le plus rapide du monde avec 555,9 km/h en stabilisé pendant 3 km. Soit bien plus que l’objectif initial du fabricant de 480 km/h. Il repart aussi avec le titre de l’avion le plus rapide sur 15 km avec une vitesse de 532,1 km/h, et celui de la plus rapide ascension jusqu’à 3 000 m en 202 secondes. À noter qu’il a aussi effectué une pointe de vitesse à 623 km/h.
Le « Spirit of Innovation » est équipé d’un moteur électrique de 400 kW, soit 543 ch. Il est alimenté par une batterie reposant sur un système 750 V.
Il reste à présent à démontrer que l’autonomie de cette batterie sera à la hauteur des performances du moteur électrqiue de ce « Spirit of Innovation ».
Comment rétrofiter les barrages pour répondre à la crise énergétique
On compte aujourd'hui plus de 58.000 grands barrages à travers le monde, qui génèrent 70% de l'électricité renouvelable mondiale et contribuent ainsi à décarboner l'électricité. Mais la construction de nouveaux barrages présente aussi des inconvénients (déplacement de populations, modification du milieu naturel préexistant, conflits possibles dans la gestion de l'eau), et le nombre d'endroits propices à l'installation de nouveaux barrages n'est pas illimité (en France, par exemple, le territoire est déjà quasi saturé).
Il existe pourtant une solution en théorie « facile » pour augmenter la production électrique sans nuire à l'environnement : rétrofiter les barrages existants afin de les transformer en barrages électriques. En effet, la majorité des barrages sont construits uniquement à des fins d'irrigation.
La flambée des prix de l’énergie en filigrane de l’échec du Green deal Européen
Jusque-là, le Green Deal européen s’appuie sur le modèle de l’Energiewende allemand en encourageant à la fois la sortie du nucléaire et la promotion du « tout renouvelable ». Un choix qui conduirait inexorablement à une explosion de la consommation gazière et à un prix incontrôlé du MWh sans présager des conflits sociaux que cette situation engendrerait.
En effet, si le coût du combustible (uranium) représente moins de 2% du prix du MWh nucléaire, pour le MWh gazier il compte pour 95%. Pour sortir de cette situation dans laquelle elle s’est enfermée, l’Europe doit impérativement lever le verrou idéologique du nucléaire. La décision très attendue de la CE début 2022 quant au classement du nucléaire en taxonomie verte sera un message très positif.
"Le nucléaire est classé énergie de transition, comme le gaz : c’est inacceptable"
Le 31 décembre, la Commission européenne a soumis aux États membres son « projet d’acte délégué de la taxonomie européenne dédié aux secteurs du nucléaire et du gaz ».
Si l’on peut se féliciter de la reconnaissance du rôle du nucléaire pour atténuer le changement climatique et de son inclusion dans la taxonomie européenne, Bernard Accoyer, président de PNC-France (association de défense du Patrimoine Nucléaire et du Climat) alerte sur le fait que dans ce projet d’acte, "Le nucléaire est classé énergie de transition, comme le gaz : c’est inacceptable" .
Ci-joint la lettre de PNC-France, adressée à Emmanuel Macron, afin d’améliorer ce projet d’acte avant son adoption.
Transition. Pour les Verts finlandais, “bien sûr que le nucléaire est une énergie durable”
Atte Harjannes, président du groupe parlementaire des Verts en Finlande, explique pourquoi son parti a changé d’avis sur le nucléaire et appuie la décision européenne :
Il indique que la Ligue verte a renoncé en 2020 à sa position antinucléaire « en s’appuyant sur la science ».
L’écolo finlandais précise : « Nous devons utiliser toutes les technologies durables pour nous débarrasser des énergies fossiles. […] Bien sûr que [l’énergie nucléaire] est durable. La quantité de déchets est très faible par rapport à l’énorme quantité d’énergie neutre en CO2 que produit une centrale nucléaire. On peut stocker ces déchets en toute sécurité, contrairement aux gaz à effet de serre émis par une centrale à charbon ou à gaz. »
Le nouveau pétrole n’est pas le lithium ou le cuivre, mais le graphite
La capacité à produire du graphite en quantité suffisante commence à poser de sérieux problèmes. Pour se rendre compte, voilà avec quoi est fabriquée une batterie lithium-ion de 400 kg d’une technologie classique. Elle contient 15 kg de lithium, 30 kg de cobalt, 60 kg de nickel, 90 kg de graphite et 40 kg de cuivre. Plus parlant encore, pour en retirer les 15 kg de lithium, il faut traiter 10 tonnes de saumure de lithium. Pour obtenir les 30 kg de cobalt, c’est 30 t de minerai. Pour les 60 kg de nickel, on en est à 5 t de minerai. Il faut 6 t pour les 40 kg de cuivre, et 1 t pour les 90 kg de graphite. Le graphite est indispensable car toutes les anodes de batteries utilisent ce matériau.
Et ce qui est préoccupant, c’est que la production de graphite, mais aussi son traitement, font l’objet d’un quasi-monopole chinois.