Les ingénieurs et élèves ingénieurs de France s’engagent pour le nucléaire et le climat, et lancent une pétition à cet effet.
« S’appuyant sur l’expertise de nombreuses sociétés savantes (AIE, NEA-OCDE, UNSCEAR, Autorités de Sureté Nucléaire, Sfen, Centre Commun de Recherche de la Commission européenne…), partageant l’avis de l’Académie Française des Sciences de juin 2021 et reprenant ses recommandations, les ingénieur(e)s et élèves ingénieur(e)s de France demandent aux dirigeants politiques de ce pays un engagement ferme dans le nucléaire, via (entre autres) la prolongation des réacteurs en activité, un accès équitable aux financements publics et privés, la relance d’un ambitieux programme de R&D sur le nucléaire du futur, et une information transparente du public sur les contraintes des diverses sources d’énergie. »
Des milliards d’euros sur l’hydrogène… Mais pour quoi faire exactement ?
Neuf milliards d’euros d’argent public. Voilà ce que prévoit de mettre sur la table la France, d’ici 2030, sur « l’hydrogène vert ». Avec l’objectif affiché d'en devenir le leader mondial.
Mais l’IDDRI n’en fait pas non plus une solution miracle. « Il a des inconvénients que même les progrès technologiques attendus ne devraient pas suffire à gommer. Il est relativement cher par rapport aux alternatives fossiles qu’il doit remplacer et sa fabrication ne se fait pas sans perdre de l’énergie en route. » Pire : si l'on utilise l'hydrogène pour stocker l'électricité, les pertes totales du process grimpent à 75%, cad pour pour 4KWh produit, il n'en reste qu'un seul in fine... « Dans bien des cas alors, mieux vaut alors utiliser l’électricité directement. »
"Quand on dit que le nucléaire est une énergie de transition, c'est caricatural"
Sur "6 minutes chrono", le rendez-vous TV quotidien de Lyon Capitale, Michel SIMON alerte sur les imperfections du projet de taxonomie, et réfute la qualification du nucléaire comme « énergie de transition » par la Commission européenne.
« Quand on dit que le nucléaire est une énergie de transition, c'est caricatural. Les déchets sont extrêmement bien contrôlés, cernés et conservés [...]. Au-delà des réacteurs actuels, on travaille sur des réacteurs de 4e génération qui auront la qualité de recycler l'essentiel des déchets, de minimiser au strict minimum le nombre des déchets. Au-delà de ça, pour 2100 et au-delà, on travaille sur la fusion. On aura une solution qui va nous réserver une réserve d'énergie pratiquement infinie, illimitée. Ce n'est pas durable, ça ? »
WiN-France et UK : La deuxième édition de l’initiative France-UK est lancée !
Le « UK-France Women in Nuclear partnership » est un programme de mentorat qui rassemble des femmes dans la première partie de leur carrière professionnelle dans le secteur nucléaire français ou britannique :
Chaque lauréate est associée à un mentor expérimenté de l’autre côté du Channel, et des évènements et visites seront organisés de manière à aider les lauréates à faire partie d’un réseau professionnel international dans le secteur du nucléaire.
Cette initiative constitue une excellente opportunité pour les femmes du secteur nucléaire qui cherchent à étendre leur réseau international et apprendre de professionnels expérimentés du secteur nucléaire franco-britannique.
Lever les doutes sur le nucléaire français
Retard de l’EPR de Flamanville, arrêt temporaire de réacteurs, ponction de l’état dans les caisses d’EDF, …
La succession de déboires que connaît la filière n’est pas seulement le fruit d’un hasard malheureux, elle est révélatrice d’un manque cruel de vision de la part des pouvoirs publics, de la procrastination de ces mêmes pouvoirs publics sur les prises de décision engageant le long terme, et au contraire des prises de décisions de courte vue (ayant pour seul objectif et échéance les prochaines élections) mais qui dégradent la santé financière de l’énergéticien français et par la même sa capacité d'action et d’investissement futur, justement au moment où la filière nucléaire française devrait accélérer pour accompagner la transition énergétique…
La France ne doit pas lâcher le nucléaire pour l’ombre du gaz russe
Exceptés les six pays européens qui émettent peu de CO2 pour leur production d’électricité (France, Norvège, Suède, Suisse, et Autriche) grâce à l’abondance de leur production d’électricité hydraulique et/ou nucléaire, et l’Islande qui utilise ses ressources hydrauliques et géothermiques exceptionnelles pour produire son électricité (et bientôt la Finlande grâce au développement du nucléaire via le démarrage de l’EPR d’Olkiluoto), tous les autres pays d’Europe sont assujettis aux combustibles fossiles. En abandonnant le nucléaire, les pays européens se mettent, malgré eux, sous contrôle du gaz russe.
Suivre ce chemin pour la France, en fermant de manière anticipée, comme le prévoit le gouvernement, 12 réacteurs nucléaires d’ici 2035, ce serait lâcher la proie pour l’ombre.
Nucléaire : « Ne fermez pas des réacteurs s’ils peuvent encore fonctionner en toute sûreté »
Bernard Doroszczuk, patron du gendarme du nucléaire (l’ASN, ou l’Autorité de Sûreté Nucléaire), alerte sur le manque de marge en matière de production électrique, qui en cas d’arrêt de réacteurs pour des raisons de sûreté, pourrait entraîner des coupures d’électricité pour les entreprises et les Français.
Il invite l’État comme EDF à davantage anticiper les besoins de la filière nucléaire. Faute de quoi la sûreté pourrait être remise en cause dans les prochaines années. Il s’inquiète aussi de l’échéancier des fermeture anticipées des centrales nucléaires, avec 12 réacteurs devant fermer entre 2025 et 2035.
Selon lui, l’accélération de l’électrification de l’économie a changé la donne, et il assène « Ne fermez pas des réacteurs s’ils peuvent encore fonctionner en toute sûreté ».
« La poursuite de fonctionnement des réacteurs nucléaires d’EDF ne doit pas être la variable d’ajustement de la politique énergétique française »
A nouveau, et de manière de plus en plus insistante dans son langage pesé et mesuré, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) le répète : ne plus disposer de marges de production électrique, et continuer à réduire les capacités garanties, finira par imposer un arbitrage entre sûreté nucléaire et sécurité d'approvisionnement. Et on ne devrait pas avoir à en arriver là.
Or en l'état seules les capacités pilotables garantissent la disponibilité de ces marges, alors que les objectifs climatiques imposent la sortie du charbon et du gaz. Restent donc l'hydraulique et le nucléaire.
Autrement dit, fermer d'autres réacteurs nucléaires sans les remplacer par de nouvelles capacités pilotables serait... mauvais pour la sûreté nucléaire.
« Blitzkrieg énergétique, l’Allemagne en campagne contre le nucléaire français »
La revue bimestrielle de géopolitique « Conflits », s’intéresse à l’histoire, à la géopolitique, et aux relations internationales. Son numéro 37 a pour titre : « Nucléaire : l’atome, futur des armées et de l’énergie ? »
Dans ce numéro, Margot de Kerpoisson, chercheuse en relations internationales à l’Ecole de guerre économique (EGE), y publie une article intitulé « Blitzkrieg énergétique, l’Allemagne en campagne contre le nucléaire français » . Elle y explique comment Berlin et l’industrie des énergies renouvelables multiplient les actions visant à affaiblir l’industrie française du nucleaire : ingérence, financement de campagnes d’influence, instrumentalisation des organisations civiles, verrouillage des institutions européennes et lobbying intensif.
Défauts de gainage du combustible sur l’EPR de Taishan : analyse de la Sfen
Six mois après l’arrêt du réacteur EPR numéro 1 de Taishan en Chine suite à la découverte d’inétanchéités sur des assemblages de combustible, les premiers éléments d’analyse ont été communiqués par EDF. Bertrand de L’EPINOIS, président de la Section technique 4 de la Sfen décrypte le phénomène de « fretting », déjà observé dans les années 80 sur le parc français.
NB : Ce décryptage synthétise quelques éléments concernant les anomalies rencontrées sur le combustible du réacteur 1 de Taishan, à partir des informations et analyses rendues publiques. Les données techniques relatives aux réacteurs de Taishan sont la propriété de l’exploitant chinois TNP JVC, seule habilité à les communiquer. La Sfen complétera ce décryptage lorsque davantage d’informations seront disponibles.
Rolls-Royce Civil Nuclear passe sous pavillon Framatome
Ce sont deux géants du contrôle-commande qui unissent leurs forces. Le Français Framatome a finalisé l’acquisition de l’activité contrôle-commande de son concurrent britannique Rolls-Royce. Les systèmes de contrôle-commande constituent le système nerveux d’une centrale nucléaire et permettent de contrôler le fonctionnement du réacteur.
Au niveau du marché mondial des contrôles-commandes, cette union rebat les cartes, alors que les deux entreprises ont longtemps rivalisé sur de nombreux projets. D’autres concurrents arrivent, dont des concurrents liés à des constructeurs de réacteurs, comme China Techenergy (CTEC) qui fait partie du chinois CGN, et Rasu qui fait partie du russe Rosatom.
EAG se dote d'une filiale pour créer les piles à combustible de son avion régional
L'Electric Aviation Group (EAG) avance dans son projet d'un avion de ligne régional à hydrogène. La société a créé à cette fin une filiale (Megawatt Stack Fuel Cell Systems) chargée de développer un système de pile à combustible capable de générer au moins un mégawatt pour son projet d'avion régional hybride-électrique à hydrogène (H2ERA) de 90 places.
EAG envisage par ailleurs de doter son appareil de performances de décollage et d'atterrissage courts grâce à son système exclusif Gear Assisted Take-off Run, lui permettant d’utiliser de petits aéroports régionaux, rapprochant ainsi les passagers de leur destination afin de réduire de bout en bout l'empreinte carbone.
Olkiluoto 3 : Démarrage du premier EPR en Europe, quelles étapes ?
Olkiluoto 3 (OL3) est le premier EPR à démarrer en Europe. OL3 est aussi le premier réacteur à être mis en fonction en Finlande depuis 40 ans. Le 21 décembre 2021, moins d’une semaine après le feu vert de l’autorité de sûreté nucléaire finlandaise (Stuk), le réacteur a divergé et de nombreux essais physiques et tests sont actuellement effectués. Afin d’en savoir plus sur le déroulement des opérations de démarrage, la Sfen a organisé un webinaire avec l’exploitant finlandais TVO qui a cumulé plus de 700 participants.
Décryptage par la Sfen avec la participation de Marjo Mustonen, Senior Vice President for Electricity Production et Tommi Lamminpää, Principal Engineer, Reactor Supervision de TVO.
X SMR : « Nous avons tout le pôle d'excellence en France pour y arriver », assure Jean-Luc Alexandre
Voici NAAREA, une start-up française, qui ambitionne d’être pionnière du micro nucléaire de 4ème génération, avec ses X SMR (extra-small modular reactor ou micro réacteur modulaire) de 10 MW.
Son PDG Jean-Luc Alexandre nous explique l’utilité de ce type de réacteurs, en complément des réacteurs de forte et moyenne puissance (1000 à 1650 MW), et des réacteurs modulaires de petite puissance (SMR de 100 à 300 MW).
Il explique aussi l’intérêt de recourir à la 4ème génération pour ces réacteurs : « La 4ème génération du nucléaire, c’est celle qui va permettre de pouvoir ‘’bruler’’ […] les déchets, […] , et recycler complètement notre combustible. »
Electricité, les concurrents d’EDF augmentent leur prix
Pour contenir la hausse des prix de l’électricité, l’Etat augmente le volume d’électricité nucléaire qu’EDF doit vendre à ses concurrents à prix coutant. Mais ce volume d’électricité à prix coutant ira-t-il directement chez les clients ? Non, ce dispositif appelé ARENH (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique), qui oblige EDF de vendre une partie de son électricité à perte à ses concurrents, leur permet de la revendre aux clients, après bien entendu avoir pris une marge pour vivre…
Et dans le même temps, que font ces concurrents qui vont bénéficier de ce volume d’électricité nucléaire supplémentaire de la part d’EDF au tarif imbattable de 46€ le MWh ? Et bien, sans vergogne, ils augmentent leurs tarifs !
Les syndicats d'EDF, "scandalisés", exigent une compensation de l'Etat
Peut-on, dans un marché concurrentiel, demander à un des "concurrents" de mettre la main à la poche pour renflouer les autres ? Pour soutenir le tarif de l'électricité pour les consommateurs finaux (une décision politique), l'Etat peut-il demander à un des "concurrents" de porter l'effort qui incombe normalement aux finances publiques ?
A l'évidence la réponse est deux fois oui. Cela n'est pas du gout des administrateurs salariés d'EDF (on les comprend) qui ont écrit que "Nous refusons que ce soit le Groupe EDF qui assume, seul, encore et toujours, les risques de marché alors que c'est aussi lui seul qui assume tous les risques industriels". Jean Marc JANCOVICI décrypte cette situation.