L'Allemagne affronte ses démons nucléaires.
L’évolution positive de l’opinion publique allemande vis-à-vis du nucléaire est spectaculaire :
Au printemps 2021, une petite moitié des personnes interrogées répondait oui à la question de savoir si l’énergie nucléaire devait être utilisée pour produire de l’électricité de manière à atteindre les objectifs climatiques de l’Union européenne.
Au printemps 2022, c’est à présent presque les deux tiers qui répondent favorablement, et seulement 28% qui s’y déclarent opposés. Cette tendance concerne toutes les orientations politiques, mais la progression du oui parmi les sympathisants CDU, SPD et Die Linke est impressionnante. Même chez les sympathisants des Verts, l’opposition nette s’est érodée de 70% à 56%, et 32% expriment maintenant une opinion favorable.
Nucléaire : Berlin n'exclut plus une prolongation de ses centrales
Début mars, le gouvernement allemand avait exclu de recourir à ses 3 dernières centrales nucléaires au-delà de la fin de l'année, date fixée de leur fermeture. Mais la menace d'un arrêt prolongé du gazoduc Nord Stream après sa période de maintenance a visiblement fait bouger les lignes, compte tenu du cataclysme économique et social qu’il pourrait engendrer.
« Si une pénurie d'électricité est envisageable, nous remettrons toutes les possibilités à l'étude », a déclaré lundi Beate Baron, porte-parole du ministère de l'Economie et du Climat.
D'autant que le tabou au sein de la population semble enfoncé : 68 % des Allemands sont désormais favorables à un réexamen de la sortie du nucléaire du pays, selon un sondage de l'institut Forsa pour RTL/ntv.
Weniger Gas aus Russland: Aiwanger will gleich drei abgeschaltete Atomkraftwerke reaktivieren
« Ce ne sont pas trois, mais six centrales nucléaires qui devraient à l'avenir approvisionner l'Allemagne en énergie ». C'est ce qu'a demandé récemment Hubert Aiwanger (Freie Wähler), ministre de l'Économie de Bavière. Selon lui, trois réacteurs déjà arrêtés devraient également être remis en service.
Le ministre bavarois de l'Économie Hubert Aiwanger (Freie Wähler) demande non seulement la prolongation des 3 centrales nucléaires devant théoriquement être arrêtés à la fin de l'année, mais préconise aussi la réactivation des trois centrales nucléaires de Gundremmingen C, Brokdorf et Grohnde, qui ont été mises hors service fin 2021.
Johnny Thijs (Electrabel) en faveur de la prolongation des centrales nucléaires, Ecolo monte au créneau
Concernant l'arrêt du nucléaire en Belgique, on entend souvent que Electrabel (filiale d'Engie) aurait poussé pour en sortir. Ce n'est pas le cas, cf la position du PDG d'Electrabel, qui souhaitait prolonger au moins 3 réacteurs sur les 7 du parc belge, mais en demandant de s'y prendre en avance car on ne prolonge pas un réacteur en un claquement de doigts.
Aujourd'hui, le gouvernement veut prolonger 2 réacteurs et peut-être 2 autres, mais Electrabel hésite à s'engager face à l'amateurisme du gouvernement qui demande une nouvelle fois aux entreprises et à l'autorité de sûreté de bricoler au dernier moment pour compenser son manque d'anticipation.
UK gives go-ahead for EDF's Sizewell C nuclear plant construction
La Grande-Bretagne a donné son accord pour la construction de la centrale nucléaire de Sizewell C dans le sud-est de l'Angleterre, a annoncé mercredi le département des affaires du gouvernement.
La centrale, qui serait capable de produire 3,2 gigawatts d'électricité ou assez pour alimenter environ 6 millions de foyers, est détenue majoritairement par l’énergéticien français EDF.
Le gouvernement britannique a déclaré que Sizewell pourrait être admissible à un financement dans le cadre du modèle de base d’actifs réglementés (RAB) grâce auquel les entreprises construisant de nouvelles centrales seraient payées pendant la phase de construction, réduisant ainsi leur risque de développement et leur permettant d’obtenir un financement moins cher pour ces projets.
Nucléaire : Vattenfall envisage la construction de SMR en Suède
Dans un pays doté d'un parc électrique parmi les moins émetteurs en CO2 en Europe, le nucléaire représente actuellement environ 30% de la production en électricité. Dans les années 1980, un référendum consultatif avait soutenu une sortie progressive de l'atome civil : aucun nouveau réacteur mis en service depuis 1985, et fermeture de 6 réacteurs en activité (sur 12) depuis 1999.
Les tensions sur le marché de l'électricité puis les bouleversements du marché de l'énergie provoqués par la guerre en Ukraine ont relancé le débat sur l'avenir de la politique énergétique en Suède. Le groupe énergétique suédois Vattenfall a annoncé mardi envisager la construction de petits réacteurs nucléaires en Suède afin de répondre à une demande croissante en électricité, signalant une possible relance de l'atome dans le pays.
STEP : késako ?
Les STEP constituent un tandem de choix avec l’énergie nucléaire pour stocker l’énergie produite en base et la restituer aux pics de consommation. Illustration avec Grand’Maison, un bijou de technologie, qui est la Station de Transfert d’Énergie par Pompage (STEP), ou batterie hydraulique, la plus puissante d’Europe avec 1800 MWe de puissance installée.
Grand’Maison est constitué de 2 retenues d’eau (une retenue supérieure de 140 millions de m3, et une retenue inférieure de 15 millions de m3), et de plusieurs usines, et cette STEP est principalement utilisée de deux manières différentes selon les saisons.
Décryptage dans ce post.
Extraction du bouchon réacteur à Creys-Malville
Savez-vous soulever et déplacer un poids équivalent à un Airbus A380 puis déposer un immeuble de 3 étages sur une surface de 12 mètres de diamètre, en seulement 4 jours ?
Les équipes d’EDF l’ont fait ! Extraction du bouchon réacteur : une première mondiale réussie à Creys-Malville par les équipes de la DP2D d’EDF en seulement 4 jours ! Le grand bouchon de la cuve réacteur de Superphénix, une pièce gigantesque de 540 tonnes, pour 5 mètres de haut et 12 mètres de diamètre, a été retiré avec succès par les équipes d’EDF et ses partenaires, en procédant tout d’abord à sa découpe en 3 parties directement sur sa base afin de faciliter les opérations de levage (un morceau de 100 tonnes, et deux de 220 tonnes chacun).
L'AIEA reconduit cette année son programme de bourses Maria Sklodowska-Curie jusqu'au 30 septembre 2022
Le Programme vise à inspirer et à encourager les jeunes femmes à poursuivre une carrière dans les domaines liés au nucléaire, en offrant aux étudiantes en Master des bourses ainsi que la possibilité de poursuivre un stage facilité par l’AIEA.
Les étudiants sélectionnés reçoivent une bourse pour des programmes de maîtrise en études nucléaires dans des universités accréditées. Ils ont également la possibilité de poursuivre un stage facilité par l’AIEA pour une durée maximale de 12 mois. Les bourses sont attribuées chaque année, avec 150 étudiantes sélectionnées par an en fonction de la disponibilité des fonds.
Pour en savoir plus sur le programme et les critères d’admissibilité
Framatome reçoit le Prix de l’Innovation Technologique de la SFEN pour ses concepts de combustibles avancés
Le CRIL, le Laboratoire de Recherche et d’Innovation de Framatome CERCA a reçu le Prix SFEN de l’Innovation Technologique pour la première fabrication au monde par impression 3D d’échantillons en uranium-molybdène et uranium-silicium. Cette innovation permet le développement et la production de plaques combustibles en uranium métal pour les réacteurs de recherche et de cibles d’irradiation pour les isotopes médicaux largement utilisés par les hôpitaux pour le diagnostic du cancer.
Inauguré en 2019, le CRIL se consacre à la fabrication de combustible en uranium et a pour ambition de contribuer aux programmes internationaux de recherche et développement qui visent à promouvoir l’utilisation d’uranium faiblement enrichi dans les applications nucléaires scientifiques et médicales.
Atoms for the future 2022 : inscriptions ouvertes !
La 12ème édition d'ATOMS for the future se déroulera le vendredi 7 octobre 2022.
L'événement aura lieu à l'Espace Saint Martin à Paris 3ème et rassemblera les jeunes professionnels et étudiants de la filière nucléaire. Cette année, le thème d’Atoms For the Future c’est « L’atome au cœur de la relance énergétique ».
Une journée rythmée entre conférences, workshop, et moments conviviaux, et afterwork, , dans une cadre informel et convivial, avec des intervenants de qualité : Renaud CRASSOUS (sur le projet SMR NUWARD) Antoine VASSALLO (sur les enjeux du parc en exploitation) et Gabriel OBLIN (sur le projet EPR2) !
Energie : le Parlement européen approuve le « label vert » pour le nucléaire et le gaz
328 votes contre, 278 pour et 33 abstentions, les eurodéputés, réunis en plénière à Strasbourg, ont approuvé mercredi 6 juillet le label « vert » accordé par la Commission européenne au gaz et au nucléaire, deux sources d’énergie ainsi reconnues comme nécessaires pour lutter contre le changement climatique. Le texte controversé, présenté en janvier par la Commission, classifie comme « durables » certains investissements pour la production d’électricité dans des centrales nucléaires -qui n’émettent pas de CO2- ou des centrales au gaz, à condition qu’elles mobilisent les technologies les plus avancées. Cette classification (dite taxonomie) doit aider à mobiliser des fonds privés dans ces projets.
Remplacée par une remise de 30 centimes, l’aide carburants « gros rouleurs » définitivement enterrée ?
La remise de 30 centimes à la pompe qui a été défendue par LR dans des négociations avec la majorité est une erreur selon Maxence Cordiez. Explications.
Nous sommes au début d'un choc d'offre pétrolière. C'est-à-dire que dans les prochaines années, il est probable que l'offre pétrolière ne suffise pas à couvrir la demande au prix actuel. Face à un choc d'offre, soutenir la demande (en réduisant les taxes, par exemple) est la pire chose à faire. A court terme, ça peut sembler soulager la population, mais ça aggrave en fait le problème en creusant l'écart entre offre et demande, ce qui stimule la hausse du prix du baril. Bien entendu, ne pas réduire les taxes sur le carburant n'empêcherait pas d'aider les foyers les plus modestes à faire face au choc.
Opération complexe et de haute technicité réalisée en première mondiale sur le générateur de vapeur de Gravelines 1
Il s’agissait de remplacer les cyclones de générateurs de vapeurs (GV), pièces qui participent au séchage et à l'extraction de la vapeur avant sa transmission vers la turbine. La prouesse réalisée par les équipes de l’UTO a consisté, dans l'environnement très exigu d'un GV, à découper puis extraire les cyclones endommagés, puis à insérer les pièces neuves dans le GV pour reconstituer les cyclones. Le tout avec une température de 35°, et en un temps record d’un peu moins de 15 jours !
Des qualifications sont en cours pour disposer d'un procédé opérationnel sur toutes les typologies de GV, sur les centrales du palier 900MW et 1300 MW… et d’autres exploitants dans le monde s’intéressent de près au procédé.
L'énergie nucléaire mondiale doit doubler d'ici 2050 pour atteindre les objectifs climatiques, selon l'AIE
L’AIE préconise dans son rapport du 30 juin de doubler la quantité d'électricité produite par fission, passant de 413 GW en 2022 à 812 GW en 2050. Dans son scénario privilégié, les capacités mondiales augmenteraient de 27GW par an dans la décennie 2030, soit une hausse plus rapide que jamais.
Selon l'AIE, la priorité devra être de maintenir les capacités nucléaires existantes opérationnelles plus longtemps. La diminution de la part de l'énergie nucléaire rendra la transition vers le "net zéro" plus coûteuse et plus difficile. Selon l'AIE, environ la moitié des centrales nucléaires existantes devra être prolongée, permettant de réduire de 200 GW le besoin d'autres capacités à faible intensité de carbone.
Lancement du projet GAIA (Générateur Autonome Isotopique à l’Américium)
Après la fin de la 1ère phase du projet avec succès, et avec le soutien de Bpifrance, Orano et ses partenaires CEA, TrisKem International et HotBlock OnBoard lancent le projet GAIA pour le compte de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs).
Objectif : réaliser une batterie très longue durée (plusieurs décennie).
Cette batterie nucléaire, ou RTG (Radioisotope Thermoelectric Generator), transforme la chaleur de l’américium 241 en électricité.
L’américum 241 est issu du traitement du combustible nucléaire usé. Une perspective qui permettra de valoriser cet isotope, considéré aujourd’hui comme un déchet, en le recyclant.