Face aux problèmes de corrosion sous contrainte, EDF contraint à une stratégie offensive
Il aurait été possible de faire des réparations temporaires et de contrôler ensuite en permanence. Deux axes principaux étaient définis. Selon l’atteinte identifiée et caractérisée, EDF offrait 2 possibilités : des réparations locales des soudures affectées en cas d’atteinte faible, un remplacement total du circuit en cas d’atteinte importante. Le choix de l’une ou l’autre des possibilités devait en théorie faire l’objet d’un « débat » technique entre EDF et l’Autorité de Sûreté Nucléaire. L’ASN, toute puissante, n’admet pas la contradiction et a refusé toute discussion. EDF n’ayant pas d’autre choix, vient ainsi d’annoncer son intention pour 2023 d’arrêter l’ensemble des réacteurs de 1300 MW n’ayant pas encore fait l’objet d’un changement de circuit afin de réaliser ce remplacement total.
La fabrication de nos appareils numériques a une énorme empreinte carbone
Smartphones, consoles de jeux, tablettes, liseuses, montres connectées, ordinateurs, ... : sommes-nous conscients du coût carbone associé à tout le cycle de vie de ces appareils numériques (de la fabrication, à l’utilisation et à la fin de vie de ces appareils) ?
L’impact carbone des produits électroniques provient notamment de la production des cartes, composants, et écrans. L’extraction et la transformation de minéraux nécessaires à leur fabrication (or, argent, cuivre, cobalt, lithium, terres rares, …) nécessitent aussi une gde qté d’énergie. En outre, la production de composants et l’assemblage de produits finis sont en grde partie réalisés en Chine où la production d’électricité est très carbonée. Décryptage.
Parution de l'ouvrage « Économie de l’énergie nucléaire »
Avec une volonté de pédagogie, « Économie de l’énergie nucléaire », nouvel ouvrage publié sous la direction de Jacques Percebois (Université de Montpellier, directeur du Centre de Recherche en Economie et Droit de l'Energie) et Nicolas Thiollière (Subatech, IMT Atlantique), aspire à constituer « une ressource scientifique inédite », où sont présentés les spécificités et méthodes de calculs associées à la filière nucléaire, avec de nombreuses nuances (au-delà des « opinions » exprimées dans les parties introductives).
Cet ouvrage est destiné à « un public large possédant un minimum de connaissances scientifiques et souhaitant comprendre les détails des calculs des différents coûts du nucléaire ou enrichir leur compréhension de cette problématique ».
France : baisse surprise des prix du gaz et de l’électricité
C’est une première depuis le début de la guerre en Ukraine : le prix de l’électricité, mais aussi du gaz, est repassé à son niveau d’avant la crise.
Elevé, certes, mais sans commune mesure avec les poussées de fièvre de ces derniers mois. 220 euros : c’est le prix maximum du MWh d’électricité depuis une semaine, sur le marché Spot européen, au moment des pics de consommation. Ce prix n’a rien d’anodin : il est bien inférieur désormais au prix auquel l’électricité se négociait avant le déclenchement des hostilités en Ukraine. Dans le même temps, le prix du gaz a lui aussi dégringolé. Il était de 83 euros le MWh jeudi dernier !
Une situation durable ? Et pourquoi ce revirement ? Décryptage.
Nouveaux EPR2 : la longue marche se poursuit
En février 2022, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé, dans un discours déjà historique à Belfort, sa volonté de construire six nouveaux réacteurs nucléaires de nouvelle génération, ou EPR2, par paire, avec une option pour huit autres.
Si cette annonce sert depuis de boussole à EDF, qui a racheté l’activité nucléaire de General Electric et met les bouchées doubles pour engager ingénieurs et ouvriers hautement qualifiés, et si la politique toute jupitérienne du président laisse planer peu de doutes sur la mise en chantier de ces réacteurs, la relance du nucléaire en France n’est à ce jour toujours pas inscrite dans la loi. Décryptage.
Le surprenant retour du nucléaire au Japon
Qui pouvait imaginer cela ? Traumatisé en mars 2011 par l’accident qui a détruit la centrale nucléaire de Fukushima, le Japon avait décidé de renoncer définitivement à cette source d’énergie. Mais sans elle, le pays aura les plus grandes difficultés à assurer sa sécurité d’approvisionnement électrique et à limiter suffisamment ses émissions de gaz à effet de serre pour tenir ses objectifs de neutralité carbone d’ici 2050. Le gouvernement japonais vient donc totalement de changer de stratégie énergétique, en annonçant à la fois : le redémarrage d’un grand nombre de réacteurs à l’arrêt, la prolongation de leur durée de vie, et la construction de nouveaux réacteurs pour les remplacer. Décryptage.
Sur l’hydrogène vert, l’Allemagne nous rejoue la taxonomie verte
Tout observateur de l’actualité des énergies a récemment vu passer des promesses d’investissements massifs dans l’hydrogène. Qu’ils soient étatiques, européens ou portés par des investisseurs privés, les fonds affluent vers une filière jugée stratégique pour la transition énergétique.
L’Allemagne tente d’en prendre la pole position en défendant au niveau européen sa vision d’un hydrogène « vert » fabriqué par électrolyse qui se distingue de celle de la France : il n’est pas question pour Berlin d’utiliser de l’électricité nucléaire décarbonée. Un choix arbitraire, soutenu par Berlin, totalement à l’encontre des faits scientifiques… dont on ne peut s’empêcher de suspecter qu’il vise surtout à protéger l’économie allemande en grevant les ambitions françaises dans cette filière stratégique.
La France porte un projet de pipeline qui transportera de l’hydrogène vert depuis la péninsule ibérique d’ici 2030
Si de prime abord ce projet (à 2,5 milliards d’euros) semble aller dans le bons sens (celui de la décarbonation), je partage cependant les doutes exprimés par Emmanuel. Macron en sept dernier (qui depuis a visiblement changé d’avis) :
« il serait aberrant de transporter de l’hydrogène de l’Espagne à la France, ou de l’Espagne à l’Allemagne. Ce qu’il faudrait transporter, c’est l’électricité bas carbone produite en Espagne pour aller faire l’électrolyse sur les lieux de production qui auraient besoin de l’hydrogène. On a besoin de plus d’interconnexions électriques, je ne suis pas convaincu qu’on ait besoin de plus d’interconnexions gazières, dont les conséquences en particulier sur l’environnement et les écosystèmes sont plus importantes ».
Quand l’Europe se tire une balle dans le pied sur l’hydrogène décarboné
Tandis que l’Union européenne se fixe d’ambitieux objectifs de production et de consommation d’hydrogène décarboné, certains experts regrettent que l’exécutif européen fasse l’impasse sur les énergies bas carbone comme le nucléaire pour atteindre ses objectifs, laissant dans l’attente d’un signal toute une filière prête à investir.
Continuer à opposer nucléaire et renouvelables, est une bataille aujourd’hui rendue obsolète. L’Europe aura besoin des deux pour atteindre ses objectifs climatiques, son indépendance énergétique, et sa souveraineté industrielle sur l’hydrogène décarboné. Les Etats-Unis ont dépassé ces clivages, c’est maintenant au tour de l’Europe.
Une tribune de Valérie Faudon, DG de la Sfen, et Philippe Boucly, président de France Hydrogène
Proglio, Lévy, Lauvergeon… Retrouvez les interventions clés de la commission d’enquête sur la souveraineté énergétique
L’Assemblée nationale a créé le 11 octobre 2022 une Commission d’enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France. Elle s’inscrit dans le cadre de « la hausse substantielle des importations d’électricité ces dernières années » et « les alertes du gestionnaire du réseau de transport d’électricité sur l’approvisionnement en électricité de la France en 2022 et 2023 ».
Les Parlementaires interrogent les acteurs clé de l’énergie en France lors des deux derniers quinquennats. Elle devra remettre son rapport dans le courant du mois d’avril 2023.
La Sfen vous propose de retrouver quelques extraits clés des auditions.
Patrick Pouyanné - PDG de TotalEnergies, audition, Assemblée nationale, 23 novembre 2022
Intéressante audition de Patrick Pouyanné par la "Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France".
Qu'on le veuille ou non, à très court terme la sécurité d'approvisionnement du pays dépend largement du comportement des acteurs du monde pétrolier et gazier, de fait numériquement moins couvert par les auditions de cette commission que le secteur électrique, alors que les hydrocarbures dominent dans l'approvisionnement national. Les 2 heures passées avec le PDG de Total permettent de comprendre, de façon bienvenue, beaucoup de choses sur le fonctionnement de ce monde là. Et quand les propos de Pouyanné nous agacent, c'est parfois tout simplement parce qu'il nous place face à nos propres contradictions.
Au cœur de la plus grande centrale hydroélectrique d’Europe
« Plus puissante centrale hydroélectrique d’Europe, Grand’Maison permet, à pleine capacité, d’atteindre les 1800 mégawatts de production, soit l’équivalent de deux réacteurs nucléaires. Elle peut ainsi répondre en quelques minutes aux besoins des foyers, dans les agglomérations de Lyon, Grenoble et Chambéry, correspondant à un bassin de population de 750.000 habitants. »
« Seconde source de production d’électricité en France et première énergie renouvelable, l’hydroélectricité apporte 12 % de la production électrique totale sur le réseau. «Sur les heures de pointe, la production hydroélectrique peut assurer jusqu’à 20 % des besoins »
« On parle peu de l’hydroélectricité alors qu’on est la première énergie renouvelable en France et la seule énergie qui se stocke. »
Eclairage public : baisse « historique » de la consommation d’électricité en décembre, selon Enedis
La consommation d’électricité liée à l’éclairage public a enregistré une baisse « historique » de 20% durant la première quinzaine de décembre entre minuit et 04h00, a indiqué mardi le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité Enedis. Selon Enedis, l’éclairage public est responsable de plus de 40% de la consommation d’électricité annuelle des communes françaises, « avec 11 millions de points lumineux sur l’ensemble du pays, soit une puissance appelée de 1.300 mégawatts ».
Certes, cet article ne précise pas l’économie de consommation engrangée sur la période, et surtout ce que cela pourrait faire en projection sur une année entière, afin de pouvoir apprécier la réalité de l’économie réalisée et de celle possible en cas de généralisation.
L'arrêt de nombreux réacteurs nucléaires entrave la réduction des émissions de gaz à effet de serre en France
La baisse de production historique du parc nucléaire français a un coût climatique. Selon le baromètre mensuel du Citepa, celles-ci ont légèrement augmenté au troisième trimestre (+ 0,4 %).
Ce mauvais résultat s’explique en 1er lieu par l’arrêt d’un nombre inédit de réacteurs nucléaires pour des raisons de maintenance et de corrosions sur certaines tuyauteries, ce qui a entraîné un recours accru aux centrales thermiques depuis le début de l’année.
Car malheureusement, le solaire et l’éolien n’ont guère pu suppléer au manque de production nucléaire, du fait qu’en période hivernale, la production solaire est au plus bas, mais aussi celle de l’éolien car c’est en hiver que se déroulent le plus d’épisodes météorologiques de type anticyclonique, donc sans vent.
En Auvergne-Rhône-Alpes, plus de 26 000 emplois générés par l’activité nucléaire d’EDF
Avec 4 centrales nucléaires et plusieurs centres de décision stratégiques, l’activité nucléaire d’EDF est particulièrement bien implantée en Auvergne-Rhône-Alpes.
Cette activité emploie directement 10 500 salariés. Les commandes passées auprès de fournisseurs et de sous-traitants génèrent 7 600 emplois indirects. S’y ajoutent 8 100 emplois induits, provenant de la consommation des salariés occupant les emplois directs et indirects, et de leurs familles.
Par ailleurs, en raison de son activité historique dans le nucléaire et de son industrie développée, la région compte plusieurs entreprises majeures dans le secteur. Elles sont ainsi sollicitées également par les établissements d’EDF situés en dehors de la région.
Energie : le nucléaire revient sur le devant de la scène en Europe
Les mouvements anti-nucléaires ont prospéré, notamment en Europe, à un moment où la sécurité d'approvisionnement était garantie, en volume et en prix, grâce des combustibles fossiles peu chers. Quand on fait 3 repas par jour, il est facile de laisser les brocolis sur le bord de l'assiette si on n'aime pas. Par contre, si vous peinez à remplir votre assiette, vous mangez vos brocolis, que vous aimiez ou non.
C'est un peu ce qui est en train de se passer : l'invasion de l'Ukraine souligne la forte dépendance gazière à la Russie dans un contexte où les extractions européennes sont en déclin, et concernant le pétrole, il y a un risque élevé de tensions mondiales dans les années à venir. Maxence Cordiez pense donc que les trajectoires de déploiement mondial de l'énergie nucléaire d'ici 2050 sont sous-estimées.
Peut-on débrider les réacteurs nucléaires pour augmenter leur puissance ?
Une unité comprend deux parties : une chaudière nucléaire (le primaire) et une turbine à vapeur (le secondaire). Il est tout d’abord possible d’améliorer le rendement du secondaire.On peut aussi « débrider » les réacteurs. En regardant à l’international, la France pourrait en principe augmenter de 6 GW la puissance installée de son parc nucléaire sans construire de nouveaux réacteurs. Des augmentations de puissance au primaire ont été faites partout dans le monde. Quasiment tous les réacteurs américains en ont connu. Or une partie du parc français est directement issue des technologies américaines, mais en France ce processus n’a jamais été déployé. Pourquoi ?
Décryptage sur « l'uprate », cette opération visant à augmenter la puissance d’un réacteur.
MYRRHA : un système piloté par accélérateur pour gérer les déchets radioactifs
Le réacteur de recherche polyvalent hybride pour des applications de haute technologie (MYRRHA) en construction au Centre d’étude de l’énergie nucléaire (SCK CEN), en Belgique, s’appuie sur le concept de système piloté par accélérateur et vise à traiter les actinides mineurs.
L’objectif est de faire la démonstration technique du système piloté par accélérateur et de prouver la faisabilité de la transmutation des actinides mineurs à l’échelle industrielle.
En réduisant la radiotoxicité, on pourrait réduire le volume des déchets radioactifs de haute activité de 99 % et ramener la durée d’entreposage nécessaire à seulement 300 ans.