EDF a réparé tous les réacteurs nucléaires de dernière génération affectés par la corrosion sous contrainte.
Les lourds travaux de réparation sur les réacteurs nucléaires les plus puissants du parc français, à la suite de la découverte de problèmes de corrosion sous contrainte, sont terminés. Il aura fallu 17 mois seulement à EDF pour le faire, ce qui permet d’envisager avec plus de sérénité le prochain hiver. Dans l’indifférence quasi générale, le réacteur n°1 de la centrale de Chooz a été reconnecté au réseau la semaine dernière, après plus de 500 jours d’arrêt. Iil s’agit du dernier réacteur du palier dit «N4» à revenir en production sur le réseau. Palier qui est à la fois le plus récent, le plus puissant du parc français (1.450 MW par réacteur), mais surtout celui sur lequel le problème de corrosion sous contrainte a été identifié fin 2021 et qui n’a ainsi rien produit en 2022.
Italie : vers un retour du nucléaire ?
Le 8 mai, la chambre des députés a approuvé la motion qui prévoie un retour possible du nucléaire dans le mix énergétique italien.
Le texte voté par la chambre des députés donne le feu vert au gouvernement italien pour définir un projet. Il prévoit d’ “évaluer l’opportunité d’insérer dans le mix énergétique national le nucléaire comme source alternative et propre pour la production d’énergie”.
Et c’est cet argument en faveur d’un mix énergétique moins carboné qui a permis de rallier les soutiens des deux partis centristes italiens pour soutenir ce projet porté par la coalition gouvernementale.
Le gouvernement doit désormais procéder à l’évaluation pour définir les perspectives d’une nouvelle filière du nucléaire en Italie.
L'alliance européenne du nucléaire envisage une puissance de 150 GW installée en 2050
Invitée à Paris, l’Alliance européenne pour le nucléaire a réuni 16 pays membres et la Commissaire européenne en charge de l’énergie.
Les pays signataires affichent un objectif ambitieux de développer un parc nucléaire de 150 GW en Europe, contre environ 100 GW aujourd’hui. Cela passerait par « la construction de 30 à 45 nouveaux grands réacteurs et le développement de petits réacteurs modulaires (SMR) ». Fort de cet objectif, l’alliance anticipe également les besoins de formations et de compétences : « plus de 300 000 emplois directs et indirects créés d’ici 2050, dont 200 000 emplois qualifiés, et 450 000 recrutements d’ici 2050 ».
Ils appellent aussi l’UE à reconnaitre le rôle du nucléaire pour décarboner le mix énergétique des nations européennes.
Cette ancienne centrale à charbon d'EDF va produire et distribuer de l'hydrogène vert
Installée à Vitry, dans le Val-de-Marne, une ancienne centrale à charbon EDF accueillera en 2025 une station de production et de distribution d’hydrogène bas carbone.
Subventionné par l’ADEME et l’UE, le projet « H2 Seine Vitry » est porté par Hynamics, la filiale dédiée à l’hydrogène du groupe EDF. Il vise à convertir une parcelle jusqu’ici occupée par une centrale à charbon d’EDF en un site de production et de distribution d’hydrogène bas carbone. La station qui y sera associée permettra d’alimenter des camions de collecte de déchets et d’autres véhicules à hydrogène. Au-delà des véhicules terrestres, la station pourra à terme alimenter les barges de transport fluvial, devenant ainsi le premier maillon d’avitaillement en hydrogène sur l’axe Seine.
Nucléaire et décarbonation : la France ne cède pas à l’Allemagne
En l'état, le « compromis suédois » sur la directive européenne relative aux énergies renouvelables n'est pas acceptable pour la France. Il faut prolonger la discussion sur la directive dite RED III, dont l'article 22b, consacré à la décarbonation de l'industrie, est problématique pour les pays possédant du nucléaire. Tant pis pour les pays antinucléaires, désormais minoritaires, emmenés par l'Allemagne.
C'est la ligne que défendra la France le 17 mai, à Bruxelles, avec le soutien de nombreux pays nucléarisés. Pour cela, la France a opportunément réuni hier à Paris, le « club nucléaire », dont elle est l'initiatrice. Un club désormais étendu à plus de la moitié des États membres (16 pays), même si l'Italie, les Pays-Bas et la Belgique n'en sont que membres « observateurs ».
Orano et XTC New Energy s’associent pour fabriquer des composants de batteries de véhicules électriques en France
Selon ces accords, Orano et XTC New Energy s’engagent à unir leurs expertises afin d’implanter deux usines de production sur un même site industriel à Dunkerque dans les Hauts-de-France.
La 1èrre usine, détenue majoritairement par XTC New Energy, fabriquera des Matériaux Actifs de Cathode (CAM). La 2ème, détenue majoritairement par Orano, produira des Précurseurs de Matériaux Actifs de Cathode (PCAM). Ces fabrications sont essentielles à la production et à la performance des batteries de véhicules électriques. Les accords prévoient également la construction d’un centre de Recherche et Développement destiné à concevoir les produits adaptés aux demandes de l’industrie automobile française et européenne.
La France participera à la prochaine réunion des « Amis du renouvelable »
Le regroupement des Amis des renouvelables a été créé par l'Autriche en réaction à l'initiative française de lancer une Alliance du nucléaire. Il était à craindre que derrière un nom affichant un soutien aux renouvelables, ce groupe ne se transforme in fine en alliance d'opposition au nucléaire.
« J’ai demandé à faire partie de l’alliance des pays pro-renouvelables, puisque [la France a] exactement la même quantité de renouvelable dans [son] mix énergétique que l’Allemagne », a expliqué Agnès Panier-Runacher (les 2 pays ont environ 19 % de renouvelables dans leur consommation finale d’énergie brute en 2021). La décision de rejoindre le groupe des Amis des renouvelables est cohérente avec la stratégie française de soutien à toutes les énergies bas carbone.
Plus de place pour les sceptiques du nucléaire au conseil d'administration de l'entreprise publique suédoise Vattenfall
Le gouvernement suédois procède à des changements importants au sein du conseil d'administration de l'entreprise publique Vattenfall.
Deux anciens membres du CA qui, par le passé, avaient exprimé leur scepticisme quant à l'investissement dans de nouvelles centrales nucléaires, perdent leur place au profit de trois nouveaux membres convaincus de la nouvelle politique énergétique de la Suède, dans laquelle l'énergie nucléaire est destinée à jouer un rôle clé.
Cette décision illustre la volonté du gouvernement suédois de changer de cap en matière d'énergie, et notamment d'énergie nucléaire, alors que de nouveaux investissements sont attendus dans ce secteur.
Westinghouse dévoile le petit réacteur modulaire AP300
Le SMR AP300, basé sur la technologie du réacteur à eau pressurisé AP1000 en exploitation, est décrit comme une « unité de construction modulaire ultra-compacte qui tire parti de l’innovation et des connaissances opérationnelles de la flotte mondiale AP1000 » en utilisant la technologie AP1000, y compris « les principaux équipements, composants structurels, sécurité passive, combustible, et systèmes contrôle-commande ».
Selon Patrick Fragman, président de Westinghouse : « Ce n’est ni plus ni moins qu’un AP1000 avec une boucle au lieu de deux boucles - ce qui signifie qu’il réutilise efficacement la majorité des composants, systèmes et équipements. Le combustible est identique, les leçons de constructibilité sont identiques »,
Un sidérurgiste envisage d’utiliser des SMR NuScale dans ses usines
NuScale Power a signé un protocole d’entente avec le fabricant d’acier nord-américain Nucor Corporation pour explorer le déploiement des petites centrales nucléaires modulaires (SMR) VOYGR dans les aciéries de Nucor.
Dans le cadre du protocole d’accord, les entreprises évalueront l’adéquation du site, les capacités d’interconnexion du transport et les coûts d’investissement pour les SMR de NuScale qui seront situés à proximité et fourniront de l’électricité bas carbone aux aciéries Nucor.
En outre, NuScale étudiera la faisabilité d’implanter une installation de fabrication de modules d’alimentation NuScale à proximité d’une installation Nucor.
CNNC lance une plate-forme d’essai pour extraire l’uranium de l’eau de mer
La China National Nuclear Corporation (CNNC) lance une plate-forme d’essai pour extraire l’uranium de l’eau de mer. CNNC est parti du constat que seuls quelques instituts en Chine ont effectué des tests in situ d’extraction d’uranium de l’eau de mer. Sa nouvelle plate-forme d’essais marins a la capacité de mener des expériences de vérification et d’amplification des matériaux dans des conditions océaniques réelles.
CCNC ajoute qu’à terme, la plate-forme d’essai formera une base de recherche scientifique pour l’extraction de l’uranium de l’eau de mer, ainsi qu’un centre de recherche et d’essai et un centre d’échange international. Ces installations créeront un centre de développement technologique « leader mondial ». de l’extraction d’uranium de l’eau de mer.
Pourquoi la réouverture des mines en France constitue un triple défi
L’activité minière, aujourd’hui marginale en France, est sans commune mesure avec notre consommation croissante de substances d’origine minérale. Cette situation résulte du déclin massif des industries extractives à partir des années 1980, pour des raisons économiques et environnementales, et aussi d’un retrait de l’État français de ce secteur, conjointement à la désindustrialisation du pays.
L’enjeu d’une relance des activités extractives en France ne saurait se comprendre sans l’inscrire dans une visée de transition globale, non seulement énergétique, mais aussi politique et socioécologique.
Le renouveau minier devra, selon les auteurs de cet article, répondre à 3 défis : défi démocratique, défi d’action publique, et défi de vision stratégique. Décryptage.
Jöel Barre, un délégué interministériel au nucléaire pour « renforcer le rôle de l’Etat » dans la relance du secteur
« La création de cette délégation, à mon sens, a pour but de renforcer le rôle de l’Etat dans la préparation et la conduite de ce programme du nouveau nucléaire » , souligne Joël Barre, délégué interministériel, nommé fin 2022. L’exécutif veut au moins six nouveaux réacteurs pour produire de l’électricité bas carbone. Voire huit autres par la suite. Au délégué interministériel d’assurer la « supervision » de la relance. Depuis mars, une « revue de programme » analyse le projet de conception des futurs réacteurs, de type EPR 2. Le délégué a tenu à la mettre en œuvre sur le modèle de ce qui peut exister « dans les programmes d’armement ou les programmes spatiaux ». La coordination a été confiée à Hervé Guillou, ancien patron de Naval Group.
En marge de « Choose France », Stefano Buono, PDG de Newcleo, présente sa stratégie d’investissements et de création d’emplois
Newcleo, la start-up qui développe des réacteurs nucléaires avancés de génération IV, utilisant des déchets nucléaires comme combustible, a lancé une levée de fonds pouvant aller jusqu'à 1 milliard d'euros pour financer la poursuite du développement de ses réacteurs nucléaires rapides refroidis au plomb innovants et de ses usines de fabrication de combustible à partir de déchets nucléaires.
Cette levée de fonds doit permettre à Newcleo de poursuivre sa croissance, qui prévoit la conception et la construction d'un mini réacteur nucléaire rapide de 30 MWe déployé en France d'ici 2030, suivi rapidement d'une unité commerciale SMR de 200 MWe au Royaume-Uni, deux ans plus tard seulement.
Energie nucléaire : coopération renforcée entre la France et le Japon
La coopération franco-japonaise en matière d'énergie nucléaire s'est renforcée avec la signature d'une déclaration commune entre les ministres de la Transition énergétique française et de l'Economie japonaise.
Plus précisément, les deux pays ont convenu d’accélérer les échanges dans les domaines suivants : l’exploitation sûre à long terme des réacteurs nucléaires existants, le démantèlement progressif et efficace des centrales nucléaires, le développement des capacités nucléaires dans les pays demandeurs, la promotion de la politique de retraitement qui minimise les déchets et réduit les besoins en uranium naturel, ainsi que les réacteurs avancés de nouvelle génération, notamment le réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium (SFR).
Contrats entre Framatome et Vattenfall pour la modernisation de la centrale de Ringhals
Framatome modernisera le système de contrôle-commande des réacteurs de la centrale à l’aide de la plateforme de technologie numérique TELEPERM XS. La modernisation comprend également la rénovation du Simulateur KSU à Ringhals. Avant son installation, l’équipement sera testé conjointement avec Vattenfall dans les locaux du Simulateur KSU. Le nouveau système de contrôle-commande du réacteur sera installé et mis en service en 2026 pour le réacteur n°3 et en 2027 pour le réacteur n°4. En plus de la modernisation des systèmes de contrôle-commande, Framatome rénovera également les 6 GMPP des unités 3&4.
La centrale nucléaire de Ringhals est connectée depuis 1976, et dispose de 2 réacteurs à eau pressurisée.
Les parlementaires danois lancent une consultation pour déterminer si l'énergie nucléaire doit faire partie du système énergétique
Au cours des 2 dernières années, le soutien au nucléaire a progressé dans la plupart des pays européens, et le Danemark ne fait pas exception. Les derniers sondages d'opinion montrent que 49% de la population danoise est favorable à l’énergie nucléaire. Seuls 32% y sont opposés, et les 19% restants sont indécis.
Le parti écologiste du Danemark, le parti social-libéral, les partis libéraux et de droite ont tous soutenu l'objectif d'acquérir plus de connaissances sur les potentiels usages de l’énergie nucléaire. La plupart des partis ont indiqué qu'ils soutenaient le nucléaire en Europe, et reconnaissaient les résultats des synthèses du GIEC et de l’UNECE qui listent l’énergie nucléaire parmi les moyens permettant d’atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.
Lutte contre le réchauffement climatique : une expérimentation à Bugey
Les équipes de la R&D d’EDF, du programme ADAPT de la DPNT, de la DTG et du site de Bugey préparent le matériel nécessaire à l’expérimentation d’un procédé de contrôle des panaches d'eau des aéroréfrigérants par la captation des gouttes d’évaporation. Un procédé breveté au MIT par une entreprise américaine, « Infinite Cooling ».
Cette étude sera menée sur un banc d’essais, afin de pouvoir qualifier la performance de la solution en termes de quantité et de qualité d’eau récupérée.
Le banc MISTRAL est un équipement quasiment unique au monde. Les travaux de vérification et de requalification du banc, qui compte 130 capteurs de mesures, ont démarré à Bugey, et se dérouleront jusqu’à l’automne 2023.
Sallanches : la centrale hydroélectrique contestée par une association écologiste va pouvoir fonctionner
Saisi par l'association France nature environnement, le tribunal administratif de Grenoble avait ordonné la destruction de l'ouvrage en première instance. La Cour d'appel de Lyon a suspendu l'exécution de ce jugement.
L'association reprochait notamment à l'ouvrage, qui capte une partie du cours d'eau pour faire fonctionner sa turbine, de représenter « un obstacle à la continuité écologique» de la rivière. La Cour d'appel de Lyon indique que : « il n'apparaît pas que l'ouvrage litigieux […] pourrait être regardé comme un obstacle à la continuité écologique ». La Cour d'appel souligne également les « nombreuses prescriptions et mesures compensatoires », ainsi qu'un suivi hydrologique « défini précisément », pour motiver sa décision.
Aux Etats-Unis, un réseau électrique sous tension
Face à des phénomènes météorologiques violents de plus en plus fréquents, le réseau électrique américain vieillissant est engagé dans une course contre la montre pour le moderniser et renforcer sa résilience. Le 28 septembre 2022, la Floride et la Caroline du Sud ont été frappées par Ian, l’un des ouragans les plus puissants de l’histoire des Etats-Unis. Cette tempête de catégorie 4 a provoqué la mort de plus de 60 personnes et a plongé 2,7 millions d’habitants dans le noir.
Certains éléments de ce réseau ont plus de 100 ans et 70 % des lignes de transport et de distribution sont dans la seconde moitié de leur durée de vie utile. Selon un rapport de l’American Society of Civil Engineers, le réseau de distribution génère à lui seul 92 % des coupures d’électricité.
Panorama des solutions en cours
L'EPR français en Finlande, une réussite industrielle injustement passée sous silence
Des usines ferment tous les jours en France, mais les grandes réussites industrielles, même compliquées et retardées (parce que par nature difficiles), sont passées sous silence. Ainsi, l’EPR finlandais d’Olkiluoto est enfin entré en service le 16 avril dernier, après 13 ans de retard de construction et une facture multipliée par trois…mais aussi une puissance sans précédent de 1670 MWe qui va permettre d’assurer 15% des besoins finlandais et sécuriser l’approvisionnement du nord-est de l’UE.
Sans trop de bruit, donc, la France est entrée dans un club très fermé – celui des pays qui maîtrisent la construction des centrales nucléaires munies de réacteurs de 3ème génération, clés en mains. En effet, outre la France, il y a les Etats-Unis, la Chine, la Russie et la Corée du Sud.
Tour d’horizon des projets EPR au niveau mondial.