Marché de l’électricité : des eurodéputés pro-nucléaires préparent une offensive au Parlement
« La position du Parlement telle qu’elle est portée actuellement a vidé la proposition de la Commission européenne qui permettait de financer des actifs nucléaires existants par le biais de mécanismes de subventions négociés en ce moment dans la réforme », justifie l’eurodéputé français Christophe Grudler (Renew – centre), qui mène cette offensive.
Pour le moment, M. Grudler a déjà réuni une cinquantaine de signatures sur les 72 nécessaires pour objecter le mandat de négociation actuel, et de toute façons, l’adoption de l’objection est loin d’être acquise. Néanmoins, quelle que soit l’issue de cette initiative, le texte ressortira affaibli par l’objection. Une brèche dans laquelle pourrait dès lors s’engouffrer Paris lors des négociations finales.
So much for green agenda : Germany demolishes wind farm to expand coal field
L'Allemagne démonte un parc éolien pour agrandir la mine de lignite de Garzweiler. Bien sûr il ne s'agit que de quelques éoliennes terrestres démantelées sur les 28 500 que compte le pays. Mais on n'imagine pas les dégâts sur la crédibilité de l'UE et le volontarisme climatique que produisent un tel symbole à l'international.
Commentaire cinglant de ce média indien : "L’Occident qui impose son programme climatique aux pays en développement continue de faire preuve d’une pure hypocrisie". Les pays émergents n'oublient pas ce type d'épisodes lors des COP. L'idéologie antinucléaire a des conséquences négatives sur la lutte contre le réchauffement climatique qui vont bien au-delà du recours au gaz et au charbon pour compenser la fermeture de centrales nucléaires.
Electricité : le gouvernement valide la stratégie d’EDF sur les contrats de long terme
C’est une avancée importante pour le PDG d’EDF. Depuis trois mois, Luc Rémont cherche à imposer un nouvel axe majeur de sa stratégie : Il propose d’instaurer dans les nouvelles règles de marché des contrats de long terme, de 5 ou 10 ans, qu’EDF pourrait signer avec ses grands clients, qu’ils soient fournisseurs, comme TotalEnergies ou Engie, ou des grandes entreprises comme la SNCF qui dépense un milliard d’euros par an en électricité.
L’objectif de Luc Rémont est triple : D’abord éviter de subir la volatilité des prix de marché de l’électricité. Ensuite, remplacer le cadre actuel, l’ARENH, qui s’arrêtera fin 2025. Enfin, ces contrats permettraient à EDF de fixer lui-même ses prix, en fonction de la réalité des couts de production et besoins d'investissements.
EDF va mettre aux enchères des volumes d'électricité pour 2027 et 2028
Vers la fin de l'ARENH ? EDF a annoncé jeudi le lancement d'un système expérimental d'enchères avec la mise sur le marché de gros de l'électricité de volumes à livrer en 2027 et 2028, l'électricien public voulant accroître sa visibilité et celle des consommateurs sur fond de prix élevés et de besoin d'investissements massifs.
Le groupe, qui cible notamment les fournisseurs alternatifs tels que TotalEnergies ou Engie et les traders, prévoit un volume total de 100 mégawatts (MW) pour chacun des deux produits, qui pourra être cédé à travers une succession d'enchères quotidiennes, portant sur un maximum de 5 MW, organisées à partir du 18 septembre. "C'est une expérimentation, donc on commence petit et, lorsqu'il y aura plus de demande, on mettra plus de volumes sur les marchés"
Petits réacteurs nucléaires modulables, c’est vraiment parti
Les annonces de mises en construction de petits réacteurs nucléaires modulables, de type SMR (Small modular reactor) ou MMR (Micro modular reactor) se multiplient partout dans le monde, avec pas moins de 21 prototypes en développement actuellement.
Plusieurs pays misent résolument sur les SMR, à commencer par les Etats-Unis, qui possèdent (pour le moment) une longueur d’avance. Ainsi, l’armée de l’air américaine a annoncé l’installation d’un SMR afin d’alimenter en énergie la base aérienne d’Eielson en Alaska. Un BWRX 300 pourrait aussi entrer en service en 2028 dans l’Ontario au Canada. De son côté, Oklo a annoncé au début de l’année que l’entreprise va implanter 2 SMR Aurora de 15 MW dans le sud de l’Ohio autour des installations industrielles de Portsmouth.
EDF and JAVYS sign cooperation agreement
EDF et JAVYS ont signé un accord-cadre de coopération portant sur le nouveau nucléaire en Slovaquie, incluant grandes centrales et petits réacteurs nucléaires modulables (SMR).
Vakisasai Ramany, DG d'EDF en charge du nouveau nucléaire, a déclaré : « EDF est fier de participer aux discussions sur le programme de nouvelle construction nucléaire de la République slovaque, basé sur son EPR1200 et son SMR NUWARD. EDF s'engage à être un partenaire de long terme de JAVYS et de la République slovaque. Cet accord constitue une étape charnière dans la consolidation de l'objectif d'EDF de promouvoir une approche du parc nucléaire européen basée sur les technologies européennes et le soutien d'une chaîne d'approvisionnement pleinement européenne, y compris celle de l’industrie slovaque."
More funding for Sizewell C preparations
Le gouvernement britannique a mis à disposition 341 millions de livres sterling supplémentaires pour les travaux de développement du projet de centrale nucléaire de Sizewell C. L'argent supplémentaire aidera à préparer le site pour la construction, à acquérir des composants clés de la chaîne d'approvisionnement du projet et à accroître sa main-d'œuvre. Ce financement permettra en outre une accélération de l'activité sur le site du Suffolk.
EDF détenait une participation de 80 % et CGN de 20 %, mais l'attitude du gouvernement britannique à l'égard de l'implication chinoise dans de tels projets britanniques a changé depuis et en novembre de l'année dernière, il a payé 679 millions de livres sterling pour devenir partenaire à 50 % aux côtés d'EDF, CGN se retirant du projet.
Swedish regulator proposes framework for expansion of nuclear
Le gouvernement de coalition adopte une position positive à l'égard du nucléaire, les démocrates-chrétiens, les libéraux, les modérés et les démocrates suédois publiant leur accord écrit sur leurs politiques, appelé Accord de Tidö. En ce qui concerne l'énergie, l'accord indique que l'objectif de la politique énergétique est de « passer de 100 % renouvelables à 100 % sans énergie fossile ».
La ministre du Climat et de l'Environnement, Romina Pourmokhtari a déclaré : « Le changement climatique nécessite un doublement de la production d'électricité, et l'énergie nucléaire devra représenter une grande partie de cette augmentation ». Le gouvernement estime que au moins dix nouveaux réacteurs conventionnels doivent être construis d'ici 2045.
L'UE a besoin d’un plan d’urgence pour les étés après 2030
L'Europe a besoin d'un plan d'urgence pour maintenir l'équilibre du réseau électrique à partir de 2030, lorsque la part des énergies renouvelables dans le mix électrique sera beaucoup plus élevée et le risque de canicules estivales plus fréquent, a déclaré un expert à Montel. « Ce qui manque est un véritable ‘stress test’ [test de résilience, ndlr] qui inclut la plus grande part de variabilité des ENR surtout à l'horizon 2030 », a déclaré Phuc-Vinh Nguyen, chercheur sur les politiques de l’énergie à l'Institut Jacques Delors. « Tous les pays de l'UE dépendent plus ou moins des importations d'électricité pendant les vagues de chaleur. Par conséquent, en cas de réel problème, nous pourrions nous retrouver en difficulté », a-t-il ajouté.
A force de fermer des centrales nucléaires au sein de l'UE, qui aurait bien pu prévoir cela ?
Nucléaire : Olaf Scholz de plus en plus isolé en Europe
Pour Olaf Scholz, le nucléaire est un « cheval mort » en Allemagne. C'est ce qu'a déclaré le chancelier allemand ce samedi sur la radio Deutschlandfunk, confirmant qu'il faisait sur ce point de plus en plus cavalier seul au sein de l'Union Européenne.
« C'est plutôt le modèle énergétique allemand qui est un cheval mort », tacle Christophe Grudler, eurodéputé Renew, membre de la commission industrie et énergie : « ils détruisent des éoliennes pour étendre leurs mines de charbon ! La position de Scholz s'affaiblit, il essaye la surenchère verbale ».
« Berlin craint surtout qu'avec le nucléaire, la France fournisse son industrie en électricité à bas coût, lui donnant un avantage opérationnel sur l'industrie allemande qui payera son énergie de plus en plus cher », ajoute-t-il.
Nucléaire : l’Allemagne et l’Italie illustrent le fossé qui se creuse dans l’UE
Dans le même week-end, le chancelier Olaf Scholz a réaffirmé que le nucléaire n’avait pas sa place dans le bouquet énergétique du pays, tandis que l’Italie s’est engagée à accélérer son intégration afin de réduire les coûts, sauver l’économie et favoriser la transition verte.
L’inclusion du nucléaire par la CE comme source d’énergie verte dans la taxonomie a mis en évidence les divisions en Europe. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la volonté de remplacer le gaz russe par d’autres sources d’énergie, la nécessité de maîtriser la flambée des coûts de l’énergie et les grandes ambitions en termes d’élimination progressive des combustibles fossiles ont conduit un certain nombre de pays à revoir leur position, voire, dans certains cas, à faire volte-face. Décrytage.
Permit issued for construction of fourth Egyptian unit
L'Autorité égyptienne des centrales nucléaires (NPPA) a obtenu une licence du régulateur nucléaire du pays pour la construction de la quatrième et dernière tranche de la centrale nucléaire d'El Dabaa. La construction de l'unité 4 devrait commencer d'ici la fin de cette année.
Le projet de centrale nucléaire d'El Dabaa repose sur des contrats entre la NPPA et la société nucléaire nationale russe Rosatom, entrés en vigueur le 11 décembre 2017. La centrale comprendra quatre réacteurs de 3ème génération, de type VVER-1200.
L'objectif de l'Égypte est que l'énergie nucléaire représente 9 % de l'électricité d'ici 2030, ce qui serait atteint par l'exploitation commerciale des deux premières unités d'ici là, remplaçant directement le pétrole et le gaz.
Czech PM suggests four new nuclear units needed
Le Premier ministre de la République tchèque, Petr Fiala, a déclaré que le pays aurait besoin de quatre nouvelles centrales nucléaires.
En mars 2022, Elektrárna Dukovany II, filiale à 100 % de ČEZ, avait lancé un appel d'offres pour la construction d'une nouvelle centrale nucléaire. Fin novembre 2022, ČEZ a annoncé avoir reçu des offres initiales d'EDF, Westinghouse et Korea Hydro & Nuclear Power. Les offres finales sont attendues dans les prochains mois.
Toujours en mars 2022, ČEZ avait également déclaré avoir réservé une zone de terrain sur son site de Temelin pour la construction des premiers SMR (small modular reactor, ou petits réacteurs modulaires) du pays.
Kazakh people to decide on nuclear plant construction
Le Kazakhstan va organiser un référendum sur la construction d'une centrale nucléaire dans le pays, a annoncé le président Kassym-Jomart Tokayev lors d'un discours sur l'état de la nation.
« Vous savez qu'il existe différentes opinions sur la question de savoir s'il est nécessaire ou non de construire une centrale nucléaire. [...] C'est pourquoi nous devons poursuivre les auditions publiques et les discussions approfondies et approfondies sur ce sujet. Nous devons prendre la décision finale sur les questions stratégiques importantes par le biais d'un référendum. » Quatre fournisseurs étrangers potentiels de technologie nucléaire sont envisagés par le Kazakhstan : EDF, CNNC, Korea Hydro & Nuclear Power, et Rosatom.
Cette jeunesse qui soutient le nucléaire : "On a une vraie conscience climatique"
"Cher Greenpeace, abandonnez votre opposition démodée et non-scientifique à l’énergie nucléaire, et rejoignez-nous ds la lutte contre les énergies fossiles !"
Ce vœu, c’est celui d’Ia Anstoot, militante suédoise pour le climat de 18 ans, à l’origine du lancement de la campagne "Dear Greenpeace", le 29 août. Porte-voix à la main, visage juvénile, celle qui a fait ses 1ers pas ds le mouvement des Fridays for Future, ces manifestations lycéennes contre l’urgence climatique, assume sans ambiguïté son soutien à l’énergie nucléaire.
Selon ces militants écologistes pro-nucléaires, l’action de Greenpeace serait contre-productive dans la lutte contre les énergies fossiles et pour le climat. Décryptage.
La France est-elle vraiment dépendante des autres pays concernant l’uranium ?
La France importe de l'uranium naturel (ie non enrichi) ainsi que de l'uranium enrichi, pour un total d'environ 700 millions d'euros en 2021. Elle exporte également de l'uranium enrichi, bien davantage d'ailleurs qu'elle n'en importe, vu qu'elle dispose d'une usine d'enrichissement qui sert des clients étrangers.
En 2019 et 2020, les importations d'uranium naturel de la France ont été plus que compensées par les exportations d'uranium enrichi. Même si on doit importer de l'uranium naturel, son coût est déjà en bonne partie compensé par les exportations d'uranium enrichi et très largement dépassé par les exportations d'électricité (sauf cas particulier de 2022). C'est aussi en cela que l'énergie nucléaire contribue à la sécurité d'approvisionnement énergétique.