Construire des réacteurs nucléaires en moins de 6 ans en France ? L’objectif un peu fou d’EDF
L’avenir semble enfin se dégager, du côté de chez EDF. L’électricien français vient en effet d’enregistrer un bénéfice net record de 7 milliards d’euros sur le 1er semestre 2024, pour un CA de 60 milliards d’euros, et sa dette se réduit progressivement. Cette nouvelle semble avoir donné des ailes à Luc Rémont, le PDG d’EDF. Celui-ci a annoncé les nouvelles ambitions d’EDF concernant la construction des 6 prochains EPR2. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la barre a été replacée très très haut.
Alors qu’en 2022, EDF s’était fixé 9 ans pour construire le 1er réacteur et 7 ans et demi pour construire le 6ème, Luc Rémont vient d’indiquer qu’EDF visait désormais une durée de travaux de 70 mois entre la pose de la 1ère pierre et la mise en service !
Work begins on first US Gen IV reactor
Début des travaux sur le premier réacteur de la génération IV des États-Unis. Son nom : Hermes. C’est un réacteur d’essai à haute température refroidi au sel de Kairos Power, le KP-HFR, et est le premier et le seul réacteur de la génération IV à avoir été approuvé pour la construction par la NRC (Nuclear Regulatory Commission), l’autorité de sureté des États-Unis.
Prévu pour être opérationnel d'ici 2027, ce réacteur constitue une étape majeure sur la voie de la commercialisation de la technologie des réacteurs avancés.
Son objectif premier sera de démontrer la capacité à produire de la chaleur nucléaire à un prix abordable, mais il ne produira pas d'électricité : cela viendra à la prochaine étape, le second réacteur d'essai Hermès 2.
Un ministre tchèque pro-nucléaire vise le poste de commissaire à l’Énergie
En matière d’énergie, le bilan et les opinions de Jozef Síkela s’inscrivent dans la droite ligne des « orientations politiques » d’Ursula von der Leyen : plus de renouvelables, une indépendance énergétique vis-à-vis de Moscou et la croissance économique par le biais d’une réindustrialisation du continent. Il parle couramment l’allemand, est par ailleurs un pro-européen convaincu et est membre du PPE d’Ursula von der Leyen. Un point fort de Jozef Síkela est sa capacité à se faire bien voir à Paris, puisque le Tchèque a aussi travaillé à la promotion de l’énergie nucléaire au sein des cercles européens.
Sa principale concurrente sera probablement l’Espagnole Teresa Ribera. Ministre de la Transition écologique, ouvertement sceptique, à l’égard de l’énergie nucléaire.
RTE lance un appel d'offres pour rémunérer de nouvelles flexibilités pour le système électrique
Cet appel d'offres, qui apportera une rémunération complémentaire du mécanisme de capacité, porte sur 2025 et le premier semestre 2026. Il comporte 4 lots, pour un volume maximal de de 2900 MW :
réservé aux capacités d’effacement explicite issues exclusivement de sites de puissance souscrite inférieure ou égale à 1 MVA (basse tension) et 1 MW (HTA),
pour les capacités d’effacement explicite issues de sites de puissance souscrite supérieure à 1 MVA (basse tension) et 1 MW (HTA),
réservé aux capacités d’effacement indissociable de la fourniture,
pour les capacités de stockage.
L'avenir de l’énergie nucléaire s’écrit en Asie
S’il fallait une illustration de la bascule du centre de gravité du monde vers l’Asie, le nucléaire pourrait être celle-là. Aujourd’hui, c’est en Asie que se trouvent les industriels du nucléaire les plus performants et les plus innovants, en Corée du sud mais aussi et surtout en Chine, pays qui entend devenir la première puissance mondiale du nucléaire civil.
Ainsi, tandis que la relance du nucléaire en Europe patine, l’Asie ne tergiverse pas. Le nombre de réacteurs en construction est aujourd’hui en Chine deux fois et demi plus important qu’aucun autre pays. La Chine entend atteindre 10% d’électricité produite dans des centrales nucléaires en 2035 (150 GW), ce qui implique la construction de près d’une centaine de réacteurs d’ici-là ! Décryptage.
Réforme des heures creuses : ce qu'il vous faut savoir
La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a engagé un vaste chantier : réfléchir à l'évolution du système de tarification « heures creuses/heures pleines » afin que celui-ci reflète mieux l'évolution du système électrique français.
La réforme, telle qu'envisagée actuellement, maintiendrait le principe de 8 HC et 16 HP. Elle consiste à différencier les horaires des HC/HP en hiver et en été (en 2023, la production solaire en France a avoisiné 8 TWh des mois de juin à août, contre 3,5 TWh entre janvier et mars selon RTE). Point important : il n'est pas question de supprimer les HC la nuit en été comme certains semblaient le dire : il est envisagé de conserver quelques HC la nuit et d'ajouter des HC en journée (sur la plage horaire 10h/16h par exemple).
Stratégie hydrogène : l'Egypte affiche de grosses ambitions à l'export
Le gouvernement égyptien a annoncé le 15 août sa Stratégie Nationale pour l'Hydrogène Bas Carbone : le pays espère s'approprier jusqu'à 8 % du marché d'ici 2040, devenant ainsi un exportateur clé vers l'Europe et certaines régions d'Asie.
Or, le mix électrique égyptien est issu de sources fossiles à 87.6 %. Le pays va donc construire des capacités renouvelables, non pas pour décarboner son mix très émetteur de CO2, mais pour fabriquer de l’hydrogène qu’il va exporter... !
Et cet hydrogène va être transportée sur des milliers de kms, par bateau fonctionnant au fioul.... pour alimenter des pays comme l’Allemagne afin de convertir ses centrale à gaz... alors qu’elle aurait pu utiliser l’électricité bas carbone de ses centrales nucléaires pour fabriquer cet hydrogène sur place... !
Utiliser de l’hydrogène dans les centrales à gaz pourrait être une très mauvaise idée
C’est cette stratégie que suit l’Allemagne, qui envisage la construction de centrales Hydrogen-ready pour une puissance de l’ordre de 17 à 21 GW. Stratégie qualifiée de greenwashing par nbre d’experts, et l’Institute for energy economics and financial analysis (IEEFA) publie un rapport enfonçant le clou.
Le rapport de l’IEEFA est centré sur le marché étasunien, mais ses conclusions sont applicables de façon plus globale. D’abord, l’institut note qu’il n’existe pas de capacité de production de l’H2 à hauteur des besoins d’un parc de centrales H2-ready. Il pointe aussi l’absence d’infrastructures de transport et de stockage de l’hydrogène, nécessitant la construction de milliers de kms de nvx gazoducs. Quant au stockage, il n’existe aujourd’hui aucune installation à la hauteur des moyens actuels dédiés au gaz.
Chauffage urbain à l’énergie nucléaire : cette étude démontre ses bénéfices
Une étude finlandaise a évalué l’impact environnemental de l’énergie nucléaire utilisée dans le chauffage urbain. Les résultats indiquent que le nucléaire est nettement plus propre que les sources traditionnelles - gaz et charbon - majoritairement employées dans ce secteur.
Selon l’étude de VVT, le LDR-50 émet seulement 2,4 gCO2/kWh. L’étude du centre de recherche VVT a également évalué d’autres impacts environnementaux du LDR-50 : l’écotoxicité dans les eaux douces, les émissions de particules, l’utilisation des terres, les effets sur la santé humaine, et bien d’autres. Les résultats montrent que les impacts environnementaux du chauffage nucléaire sont nettement inférieurs à la moyenne.
L'Autriche remet son plan énergie-climat, l’Allemagne se fait attendre
Tous les États de l’Union européenne (UE) devaient en juin dernier remettre à Bruxelles leurs plans énergie-climat (PNEC), mais seuls dix pays se sont pour l’heure acquittés de cette obligation, dont la France et désormais l’Autriche. L’Allemagne, la Pologne et l’Espagne sont à la traîne. La Commission européenne « exhorte vivement tous les autres États membres à soumettre leurs plans dès que possible. La présentation en temps voulu de plans complets permettra de déclencher les investissements nécessaires pour atteindre nos objectifs pour 2030 ».
Fervente partisane du nucléaire, la France a inclus les énergies renouvelables dans son plan, suite à une forte pression de Bruxelles, ce qu’elle avait initialement refusé.
Nuclear fleet maintained high performance in 2023
La production mondiale d'électricité nucléaire a augmenté en 2023, malgré une baisse de la capacité globale installée de 1 GWe, à 392 GWe, selon un nouveau rapport de l'Association nucléaire mondiale. Les facteurs moyens de capacité ont également augmenté au cours de l'année.
Le facteur de charge moyen des réacteurs nucléaires a augmenté de 1 %, atteignant 81,5 % en 2023, « mettant en évidence la fiabilité fournie par l'énergie nucléaire au réseau », note le rapport. Au cours des 20 dernières années, les réacteurs nucléaires ont constamment dépassé les 80 % de facteur de charge, démontrant que les performances des réacteurs restent élevées quel que soit leur âge. Les réacteurs nucléaires ont permis d'éviter 2,1 milliards de tonnes d'émissions de CO2 en 2023.
Interconnexion électrique France-Espagne : l’activisme irresponsable à l’œuvre
Parmi les freins à la transition énergétique, l’un des plus importants provient des oppositions locales farouches et plus ou moins légitimes à la construction voire à la modernisation des équipements. Ce que les anglo-saxons appellent le NIMBY, acronyme de Not In My Backyard, (« pas dans mon jardin ») : tout le monde ou presque est d’accord sur le principe de la construction de nouvelles infrastructures énergétiques, sur la nécessité d’avoir une énergie décarbonée, mais il ne faut pas que cela perturbe son environnement immédiat.
Le dernier exemple en la matière nous est offert par les déboire du projet d’interconnexion électrique sous-marine entre la France et l’Espagne... projet qui patine plus de 20 ans, du fait des nombreuses et successives oppositions...
Mix énergétique : l’hydroélectricité est la première source d’énergie renouvelable en France
Comme l’indique le bilan du gestionnaire du réseau électrique français RTE, lors du 1er semestre 2024 la production d’électricité a atteint 272 TWh, un niveau inégalé depuis les crises de 2019 et 2022. Cette performance exceptionnelle est principalement attribuable à l’hydroélectricité, qui est devenue la 1ère source d’énergie renouvelable en France.
Toutefois, cet essor met en lumière l’urgence de moderniser le réseau électrique français, un défi majeur pour les années à venir. Et ces investissements nécessaires pour moderniser le réseau auront un impact direct sur la facture des consommateurs français : RTE prévoit de financer ces travaux par le biais du Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité (TURPE), une taxe qui représente 30 % de la facture des Français. Décryptage
Pour stabiliser le marché de l’électricité, il est indispensable de stocker la production renouvelable intermittente
Le fonctionnement des marchés de l’électricité en Europe est devenu totalement absurde. Du fait du déséquilibre créé par le caractère intermittent des productions éoliennes et solaires, les prix s’effondrent quand l’électricité est surabondante et s’envolent quand faute de soleil et de vent il faut faire appel aux productions de substitution, les centrales thermiques la plupart du temps. Et cela en l’espace de quelques heures. Quant au nucléaire, compte tenu des coûts de construction et d’entretien des centrales, en faire un moyen de production d’appoint pour les heures de pointe est une aberration économique.
La seule solution pour s’en sortir consiste à stocker les excédents de production en cours de journée et être capable de les restituer quelques heures plus tard au moment du pic de demande. Décryptage.
China approves 11 new reactors
Le projet chinois de la centrale nucléaire de Xuwei sera le 1er au monde à coupler un réacteur à haute température refroidi au gaz avec des réacteurs à eau pressurisée (de type Hualong One), afin de fournir principalement du chauffage industriel en plus de l'électricité.
L'eau dessalée sera chauffée par la vapeur primaire des REP pour préparer de la vapeur saturée, et la vapeur primaire du réacteur à haute température sera utilisée pour chauffer la vapeur saturée pour la 2ème fois.« [...] Xuwei fournira 32,5 millions de tonnes de vapeur industrielle par an, avec une production maximale d'électricité de plus de 11,5 milliards de KWh, ce qui réduira l'utilisation du charbon de 7,26 millions de tonnes et les émissions de CO2de 19,6 millions de tonnes par an » selon CNNC.